Alors qu'ils enquêtaient sur le groupe paramilitaire russe Wagner, trois journalistes russes ont été tués en Centrafrique. Elena Volochine, correspondante en Russie, était sur le plateau de la Première pour essayer de percer le mystère autour de ces meurtres. Selon elle, Wagner pourrait avoir commandité l'attaque. Mais qui sont exactement ces mercenaires russes ?
Des liens avec le gouvernement russe ?
Le groupe Wagner n'existe pas officiellement et n'est enregistré nulle part. Pourtant, il aurait été pris en charge financièrement par le ministère de la Défense russe et un certain nombre d'éléments permettent d'attester de son existence et de sa proximité avec le gouvernement russe. Cependant, le groupe est un tel tabou en Russie, qu'aucun média n'a le droit de prononcer le mot "Wagner".
Elena Volochine dispose de suffisamment d'informations pour affirmer que le ministère de la Défense a donné accès au "marché syrien" et permis aux mercenaires de participer à plusieurs combats en Syrie. Wagner aurait également été présent au Soudan et en Ukraine de l'est, durant le conflit en 2014, et aurait maintenant débarqué sur le continent africain. "Cette conquête du continent africain est toute nouvelle et date approximativement du début de cette année. Wagner communique avec les groupes armés ce qui aurait pu servir pour possiblement commanditer l'attentat." En Centrafrique, les autorités acceptent que la Russie exploite les ressources en échange de formations militaires par exemple. Pour la journaliste, le schéma est assez classique, il n'y a "pas que la Russie qui fait ça".
Défendre les intérêts commerciaux de la Russie
Le but du groupe : défendre les intérêts commerciaux de la Russie. Ce qui peut impliquer, notamment, des assassinats politiques de personnes indésirables au Kremlin. En ce qui concerne les membres du groupe (Elena Volochine a d'ailleurs pu rencontrer l'un d'entre eux), ils font souvent partie des anciens combattants de la guerre du Donbass qui secoua le sud-est de l'Ukraine en 2014. "Il y a des milliers d'anciens bénévoles qui ont combattu dans les rangs des séparatistes en Ukraine de l'Est et qui rentrent en Russie et sont accros à la guerre, donc ils continuent à la faire et se tournent vers Wagner où les salaires sont très élevés."
Rien n'atteste d'un lien entre le Kremlin et le groupe Wagner puisque le mercenariat est interdit en Russie et, qu'en plus, Wagner n'existe pas officiellement. Pourtant, la base du groupe serait installée dans le sud de la Russie et le chef supposé du groupe a reçu une médaille des mains du président Vladimir Poutine en 2016.
Avec RTBF