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AMÉRIQUES

L'actualité de la semaine en Amerique

Triste record aux Etats-Unis : celui du taux de mortalité des femmes noires lors de leur accouchement. Des chercheurs ont publié plusieurs études pour tenter d'expliquer cette hécatombe. Deux médecins qui ont enquêté sur cette tragédie dénoncent "un racisme institutionnel".

C'était en septembre 2017.
En donnant naissance à sa fille, Alexis Olympia, la jeune maman a senti poindre un malaise après la césarienne. Elle haletait. "J'ai besoin d'un scanner et d'une perfusion d'héparine !"dit-elle à l'équipe médicale, qui à contre-coeur, s'exécuta... plusieurs jours
Couverture du magazine américain Vogue, où Serena Williams, ici avec sa fille Alexis Olympia,  évoque ses déboires médicaux au moment de son accouchement .
(capture écran)
 après.
Bien lui en a pris.
Les examens révélèrent plusieurs petits caillots de sang dans ses poumons. La jeune maman venait d'échapper à une embolie pulmonaire.
Rien de moins. Elle avait pourtant indiqué au préalable que son corps était sujet aux caillots sanguins et qu'elle devait prendre des anticoagulants chaque jour...
L'anecdote n'émane pas d'une femme désargentée qui accouche dans un hôpital américain de troisième zone mais de Serena Williams, l'une des plus grandes joueuses de tennis de tous les temps. Elle vient de confier ses mésaventures au magazine Vogue.

Si l''histoire se termine bien pour Serena Williams et sa fille, cet exemple témoigne d'un réel malaise au sein des maternités américaines.

Une première étude publiée en 2016  dans "Obstetrics and Gynecology" nous apprend que parmi les pays développés, l'Amérique se classe au premier rang mondial pour les taux de mortalité maternelle et infantile. "Le taux estimé de mortalité maternelle (pour 100 000 naissances vivantes) pour 48 États et Washington DC (à l'exclusion de la Californie et du Texas, analysés séparément) a augmenté de 26,6%, passant de 18,8 en 2000 à 23,8 en 2014 ", peut-on lire, " Il est nécessaire de redoubler d'efforts pour prévenir les décès maternels et améliorer les soins de maternité pour les 4 millions de femmes américaines qui accouchent chaque année."

60 000 femmes enceintes en souffrance

Parmi tous les États, le Texas détient le triste record de la première place pour le plus fort taux de mortalité chez les parturientes, suivi de la Floride. Selon le journal médical Obstetrics and Gynecology, 36 femmes sur 100 000 sont mortes au Texas en accouchant.
Pour essayer de diminuer les terribles chiffres de la mortalité, des New-Yorkaises se sont mobilisées en créant le collection Black Mamas Matter ("Les Mamans noires comptent"), cela afin d'aider les jeunes mères et en interpellant les autorités pour un meilleur suivi médical.
(capture d'écran)

Aux États-Unis, où le taux de mortalité maternelle a plus que doublé entre 1987 et 2013, une femme a plus de risques de mourir de causes liées à la grossesse que dans les 31 pays, (exception faite du Mexique)  industrialisés de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Chaque année, environ 700 femmes aux États-Unis meurent à la suite de complications liées à la grossesse ou lors de l'accouchement. Pas moins de 60 000 femmes enceintes souffrent de graves problèmes de santé.
Autre révélation de ces études et non des moins troublantes : les complications de la grossesse tuent trois à quatre fois plus de mères noires que les mères blanches non hispaniques, et les bébés nés de femmes noires meurent deux fois plus souvent.
Pourquoi ?

Le racisme, première cause de cette hécatombe ?

Plusieurs chercheurs temporisent ces chiffres-chocs.
Sans nier leur réalité, ils estiment que ces chiffres sont le fait d'un décompte
Docteur Neal Halfon
 
désormais plus précis, d'études plus fines, sur les décès associés à la grossesse et l'accouchement.
D'autres chercheurs attribuent cette augmentation comme la conséquence de grossesses de plus en plus tardives, avec les nombreuses complications de santé que cela peut entraîner.
Mais pourquoi la mortalité touche-t-elle particulièrement des femmes noires ?
Les docteurs  Michael Lu, professeur agrégé d'obstétrique et de gynécologie et le Docteur Neal Halfon, directeur fondateur du Centre pour les enfants, les familles et les communautés de l'UCLA avancent d'autres théories, beaucoup plus politiquement incorrectes. Ils estiment que cette mortalité excessive n'est rien d'autre que le résultat d'un "racisme institutionnel".
 
72% des mères afro-américaines sont chefs de famille monoparentale.

Préjugés sexistes, raciaux et institutionnels

Selon eux, les difficultés que ces femmes noires rencontrent au cours de leur vie influeraient directement sur leur santé et celle de leur futurs enfants.
Ces médecins soutiennent que les préjugés sexistes, raciaux et institutionnels accroissent le stress et mènent à un accès inadéquat aux soins de santé. Et cette injustice se retrouverait partout : pour le logement, l'environnement, l'éducation.
Les familles afro-américaines se verraient ainsi offrir moins d'options de logement adéquates que les familles blanches non hispaniques et cela avec des revenus équivalents. Pendant la petite enfance, les filles afro-américaines sont davantage susceptibles que les filles blanches non hispaniques de vivre dans des logements insalubres avec des peintures au plomb hautement toxiques et pouvant compromettre leur bon développement.
Aux Etats-Unis, exception faite dans l'Etat de New York depuis le 1er janvier, il n'existe pas d’absence de congé maternité obligatoire.

Au moins 10 000 dollars un accouchement

Devenue adulte, une Afro-Américaine gagne 63 cents contre un dollar pour un
Selon Arline Geronimus, chercheuse à l’université du Michigan, " L’organisme d’une femme noire de 50 ans paraît en moyenne sept ans et demi plus vieux que celui d’une femme blanche du même âge.”
(capture d' écran)
 homme blanc. Difficile, dans ces conditions, de pouvoir s'offrir une bonne assurance santé dans un pays où il faut débourser au moins 10 000 dollars pour payer son accouchement.
Cette économie sur le suivi des soins de santé se retrouve également au sein des services de conseils et de planification familiale.
Selon le rapport des deux médecins, qui indique que 72% des mères afro-américaines sont chefs de famille monoparentale, cette  absence de suivi en matière de santé " contribue aux disparités raciales dans les facteurs de risque liés à la grossesse comme l'hypertension, l'anémie, le diabète, l'obésité, les maladies cardiaques, le VIH, le SIDA et le cancer. Et même en recevant des soins, les femmes noires sont moins prises au sérieux que les femmes blanches."

Voilà donc peut-être ce qui s'est passé, même quand on s'appelle Serena Williams ?

Car il faut remonter à très loin dans l'histoire américaine pour y retrouver les racines de ce mal. Le 28 janvier dernier, en plein coeur de Central Park à New York, plusieurs femmes noires se sont rassemblées, la blouse symboliquement ensanglantée, devant la statue de James Marion Sims. Dans les années 1800, ce gynécologue américain achetait des femmes esclaves noires pour les utiliser comme cobayes pour ses expériences chirurgicales. Il a pratiqué à maintes reprises des opérations de chirurgie génitale sur des femmes noires sans anesthésie parce que, selon lui, « les femmes noires ne ressentent pas de douleur ».
 
Ces dernières semaines, la mise en lumière de ce scandale suscite une vaste mobilisation des mouvements de lutte pour les droits des femmes noires, notamment derrière la bannière Rise up (soulèvement). 
 
 
{Nous nous levons pour la santé des femmes noires. Personne ne devrait se voir refuser l'accès à toute la gamme des soins liés à la grossesse, y compris l'avortement, la contraception, les soins prénataux et les soins de maternité.}
 
Dans un documentaire, "Death by delivery", diffusé en janvier aux Etats-Unis, Catrina Anderson, une militante du Center for reproductive rights résume tout en une phrase : "Si on inversait les chiffres, s'il s'agissait de femmes blanches qui mouraient lors de l'accouchement, il y aurait une volonté politique pour répondre à ce problème".
 
Avec TV5

 

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