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Après l’annonce dimanche par la Maison-Blanche d’un retrait des soldats américains de Syrie, le président américain Donald Trump a soufflé le chaud et le froid, assurant ne pas avoir « abandonné » les Kurdes et menaçant d’anéantir « complètement l’économie de la Turquie » si celle-ci « dépassait les bornes ».

Mais à la frontière entre la Turquie et la Syrie, des soldats et des véhicules blindés turcs ont été dépêchés en vue d’une opération contre la principale milice kurde de Syrie.

« Nous proclamons l’état de mobilisation générale pendant trois jours », a annoncé dans un communiqué l’administration semi-autonome kurde, qui contrôle de vastes régions dans le nord et le Nord-est syrien.  

Elle a exhorté le peuple kurde « à se diriger vers la zone frontalière » pour assurer « la résistance », et a déclaré qu’elle tiendrait l’allié américain et l’ensemble de la communauté internationale responsables en cas de « catastrophe humanitaire » dans la région.

« Défendre nos maisons »

Mercredi dans la localité syrienne de Ras al-Aïn, qui pourrait être dans le viseur d’Ankara, de vastes tentes ont été installées à la frontière pour une manifestation organisée par les autorités kurdes, a constaté un correspondant de l’AFP.

Des pneus ont été empilés, prêts à être brûlés en cas d’offensive pour brouiller la visibilité de l’assaillant.

Les étendards des Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde de Syrie, flottaient dans le secteur, juste en face du drapeau rouge et blanc de la Turquie, de l’autre côté de la frontière.

Alliée des Occidentaux dans la lutte contre le groupe État islamique (EI), la milice des YPG est considérée par Ankara comme un groupe « terroriste » en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla en Turquie.

« La guerre nous poursuit depuis des années et chaque jour Recep Tayyip Erdogan menace de nous attaquer », lâche Kawa Salim, 32 ans, sur le marché de Ras al-Aïn. « Nous allons défendre nos maisons et notre patrie par tous les moyens ».

Des troupes américaines ont quitté lundi le secteur de Ras al-Aïn et d’autres zones frontalières où elles étaient stationnées, avant que Washington ne tempère les craintes en assurant qu’il s’agissait d’un redéploiement vers d’autres régions.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a reconnu que les Kurdes de la région étaient « très inquiets » après l’annonce américaine d’un retrait des troupes.

« Ils craignent que cela mette le feu à toute la région ». « Il faut éviter ça à tout prix », a-t-il dit mercredi lors d’un déplacement au Kazakhstan.

La Turquie a déjà mené deux offensives en Syrie, dont une début 2018 qui a permis à son armée et des supplétifs syriens de prendre le contrôle de l’enclave kurde d’Afrine (nord-ouest).

Des dizaines de milliers de combattants syriens mobilisés par la Turquie

Des dizaines de milliers de combattants syriens supplétifs d’Ankara ont été mobilisés pour participer à une offensive turque qui semble imminente contre une milice kurde dans le nord de la Syrie, a indiqué mercredi un de leurs porte-parole.

Les combattants, venus pour la plupart de zones contrôlées par la Turquie dans le nord-ouest de la Syrie à la faveur de deux précédentes offensives en territoire syrien, ont été regroupés dans un ancien camp de réfugiés dans la localité frontalière d’Akçakale.

Ces combattants appartiennent à des factions regroupées au sein de l’Armée syrienne libre (ASL), une coalition de groupes armés, financés, et entraînés par Ankara.

Selon Abdelrahmane Ghazi Dadeh, porte-parole d’Anwar al-Haq, une petite faction de l’ASL, au moins 18 000 combattants doivent participer dans un premier temps à l’offensive turque attendue.

« 8000 combattants doivent participer à l’opération sur l’axe de Tal Abyad et 10 000 autres sur l’axe de Ras al-Aïn », a déclaré M. Dadeh à des journalistes à Akçakale.

Selon lui, un nombre non encore déterminé de combattants de l’ASL sont aussi appelés à participer à l’offensive sur un éventuel troisième axe, celui de Kobané.

Tal-Abyad, Ras Al-Aïn et Kobané sont trois localités du nord-est de la Syrie contrôlées par les Unités de Protection du Peuple (YPG), une milice kurde considérée comme terroriste par Ankara, mais alliée des États-Unis dans la lutte antidjihadiste.

Selon M. Dadeh, des officiers de l’ASL accompagnés par des militaires turcs ont effectué mercredi une tournée d’inspection à la frontière dans le cadre des préparatifs de l’assaut attendu.

« Il y a 99 % de chances pour que l’offensive soit lancée cette nuit », a estimé M. Dadeh.

Damas s’engage à contrecarrer toute attaque turque en Syrie

Les autorités de Damas se sont engagées mercredi à « contrecarrer toute agression » de la Turquie qui menace de lancer une offensive dans le nord de la Syrie contre des forces kurdes, selon l’agence de presse officielle Sana.

« La Syrie réitère sa détermination […] à contrecarrer l’agression turque, et ce par tous les moyens légitimes », souligne une source du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué cité par Sana.

Dénonçant les « ambitions expansionnistes turques », le communiqué des Affaires étrangères syriennes condamne « les renforts militaires à la frontière ».

La Syrie « fait porter la responsabilité de ce qui est en train de se passer à certaines organisations kurdes », souligne par ailleurs le texte, rappelant que les autorités les ont averties de ne pas devenir « des outils au service de la politique américaine contre leur patrie ».

Malgré tout, Damas « est disposée à accueillir dans son giron ses enfants égarés ».

Longtemps marginalisés et victimes de discriminations par les autorités centrales de Damas, les Kurdes ont instauré une autonomie de facto dans le nord du pays, à la faveur du conflit déclenché en 2011.

Damas refuse cette autonomie et, par le passé, le pouvoir est même allé jusqu’à qualifier de « traîtres » les combattants de la minorité pour leur alliance avec Washington.

Craignant une offensive turque, les Kurdes avaient déjà amorcé l’an dernier des pourparlers avec Damas sur l’avenir de leurs régions, mais ces négociations sont restées sans suite.

Le conflit syrien, déclenché avec la répression de manifestations prodémocratie, s’est transformé en une guerre complexe qui a fait plus de 370 000 morts.

Avec La Presse

 

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