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Malgré les opérations militaires conjointes menées par les forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) et de l'Ouganda, les Forces démocratiques alliées (ADF) ont étendu leur zone d'influence aux provinces de l'Ituri, du Maniema, et du Sud-Kivu. Selon les informations du dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres sur la mise en œuvre de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité, et la coopération pour la RDC et la région, entre le 1er avril et le 10 septembre, les ADF ont mené 101 attaques, causant la mort de 406 civils, dont 56 femmes et 53 enfants, principalement dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu.

Le 17 juin, des éléments présumés des ADF ont attaqué une école à Mpondwe, à l'ouest de l'Ouganda, près de la frontière congolaise, faisant 42 morts, 6 blessés et enlevant 6 étudiants. Ces attaques ont provoqué des manifestations à Bunia le 20 avril, en raison de la perception d'un impact limité de l'opération Shujaa menée par les forces armées congolaises et ougandaises contre les ADF, malgré l'état de siège déclaré en mai 2021.

Selon le rapport du Groupe d'experts sur la République démocratique du Congo, les ADF auraient reçu un soutien financier de l'organisation terroriste Daech (État islamique) et collaboré avec des cellules de Daech en Afrique du Sud, faisant craindre une menace terroriste croissante dans la région. Le 8 août, des combattants présumés des ADF ont renouvelé leur allégeance au nouveau chef de Daech, Abou Hafs al-Hashimi al-Qourashi, sur les médias sociaux.

Dans un contexte parallèle, le Président Félix Tshisekedi a annoncé la mise en place d'un dispositif transitoire graduel en vue de mettre fin à l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Cette décision intervient après des consultations avec les responsables des institutions de l'État et le Conseil Supérieur de la Magistrature, dans le but de permettre aux populations de retourner à une vie civile et citoyenne normale, tout en prenant en compte les progrès accomplis en matière de sécurité dans certaines zones des provinces concernées.