Aux dernières nouvelles, même si les dossiers sont traités à huis clos, le Procureur près la Cour Constitutionnelle aurait émis un avis favorable pour la validation de Samy Badibanga et Marie-Josée Ifoku, deux des candidats recalés par la CENI pour des raisons, semble-t-il, de défaut de nationalité d’origine. Certes, l’information est encore à prendre avec toutes les réserves d’usage tant que la Cour Constitutionnelle, elle-même, n’aura pas encore rendu son verdict final. Toutefois, les deux recours ont été, comme d’ailleurs tous les autres, pris en délibéré. Mais, si les avis du Ministère Public influent sur l’issue de cet examen, il ressort de quelques bribes d’informations glanées dans ces milieux-là, que ces deux candidatures à la présidentielle 2018 soient, cette fois-ci, repêchées. Tandis que les autres, selon que leurs Avocats continuent à se battre, ne s’avouent pas vaincus, en dépit de l’avis défavorable de l’organe de la loi. Il faudra peut-être attendre jusqu’en dernière minute, pour en savoir un peu plus. Car, en tout état de cause, la Cour Constitutionnelle, en vertu de son indépendance, dispose encore de toutes les marges de manœuvres pour statuer et lever les dernières options sur chaque cas. Donc, une fois déclarés inéligibles, Muzito, Gizenga, Moka et Bemba devront continuer à se battre autrement. Un ralliement à d’autres candidats de l’Opposition déjà listés et validés, leur permettraient, à coup sûr, de reporter les voix de leur potentiel électorat.
Les recours ont été introduits. Le Procureur près la Cour Constitutionnelle a émis ses avis motivés. Il ne reste qu’aux Hauts Juges, après que les affaires aient été prises en délibéré, de se prononcer.
Le rendez-vous, si rien ne perturbe le rythme de travail, a été fixé endéans 48 heures qui courent jusqu’à ce lundi à minuit. Le verdict attendu sera tel qu’une nouvelle reconfiguration de la liste de présidentiables s’impose. De 25 à 19 candidats. Puis, de 19 à 21 si pas plus, après la bataille juridique.
Autre chose, les délibérations de la Cour Constitutionnelle, d’après la procédure, seront redirigées vers la CENI qui, en définitive, publiera la liste définitive de candidats retenus pour la course à la présidentielle et aux législatives nationales, le 19 septembre prochain.
Il va sans dire que si les avis favorables et défavorables du Procureur pèsent, le sort de chacun peut être connu d’avance. A l’analyse, Badibanga et Ifoku seraient en voie d’être validés. Tandis que les autres, c’est-à-dire, Muzito, Gizenga, Moka et Bemba seront obligés, à leur corps défendant, de se rallier à d’autres candidats de l’Opposition restés en lice. Puisqu’ils auront ainsi épuisé toutes les voies de recours étant donné que la Cour Constitutionnelle statue en premier et dernier ressort sur ces types de matières.
Que faire ?
D’où, dans plusieurs milieux, quoique les uns et les autres soient tentés à l’idée de recourir aux voies extrêmes pour se faire entendre dans la rue, des appels au calme se multiplient.
On insiste surtout sur le fait que le processus électoral, tel qu’il avance aujourd’hui, avec la machine à voter dont l’usage continue à susciter des vagues de contestations, le fichier électoral corrompu et la CENI non-redimensionnée, ne tient plus qu’à un fil.
Entre la tenue des élections, à 4 mois et 20 jours, le 23 décembre 2018 et les pressions externes et internes basées sur les préalables majeurs, conformément à l’Accord de la Saint Sylvestre, à la Constitution et à la résolution 2409 du Conseil de Sécurité de l’Onu, il y a encore du chemin à parcourir.
Si bien qu’une petite flamme qui viendrait du côté des candidats écartés, risquerait de flatter la résistance de la brindille alors que la forêt dense constituée essentielle de la bouillabaisse politique n’attendrait pas mieux qu’une telle opportunité pour tout embraser.
Comment donc, dans ce cas, joindre l’utile à l’agréable ? La sagesse du funambule est, apparemment, recommandée, s’il faut vraiment arriver jusqu’au bout de ce processus jonché d’une litanie de péripéties à chacun des ses pas.
LPM