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Consternation et colère. Tel est le sentiment qui a animé beaucoup de Congolais le vendredi 11 octobre, après avoir appris le crash de l’avion Antonov 72 survenu la veille, alors que cet appareil transportant la logistique de la présidence de la République venait de décoller de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. Le chauffeur du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et quelques gardes du corps du numéro 1 congolais ont péri dans cet accident.

A Kinshasa, la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre et plusieurs militants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti cher à feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba d’heureuse mémoire, sont spontanément descendus dans la rue pour se diriger à la permanence du parti situé sur la 11ème rue/Limete.

Comme pour exprimer leur colère face à ce drame que d’aucuns qualifient déjà de complot visant à attenter à la vie de l’actuel Chef de l’Etat, ces militants ont érigé des barricades aux environs de la permanence du parti et brulé des pneus, aux premières heures de la journée de vendredi, paralysant ainsi la circulation dans la partie Est de la capitale congolaise.

Après ces premières réactions qui mettent encore à nu la fragilité de l’accord CACH-FCC et les causes réelles du climat d’insécurité qui sévit à l’Est de la RDC, des voix s’élèvent au sein de l’opinion nationale pour exiger une enquête crédible sur le crash de l’Antonov 72, afin de tirer au clair les circonstances de ce drame.

Cette enquête qui devra être effectuée par des experts indépendants permettra, on l’espère, de mettre la main sur la boite noire de l’Antonov accidenté, élément essentiel pour décrypter le vol et l’ambiance qui aura régné à bord de l’avion jusqu’au moment du crash. Ce travail devra également permettre de savoir ce qu’il est advenu à la jeep blindée du  président Félix Tshisekedi, quand on sait que ce véhicule spécial de protection du Chef de l’Etat se trouvait aussi à bord de l’Antonov 72.

En attendant d’être fixé sur les circonstances dans lesquelles le chauffeur du Président de la République et quelques éléments de sa garde rapprochée ont péri, certains observateurs n’excluent pas la piste d’un complot dont les commanditaires auraient intérêt à voir l’insécurité perdurer à l’Est du pays. Cette situation profiterait non seulement aux différents groupes armés qui sèment la mort et la désolation parmi les populations civiles, mais aussi à certains pays voisins qui pillent les minerais et autres ressources de la RDC.

Par ailleurs, il est étonnant et inadmissible que pour un dossier aussi grave et touchant à la sécurité du Chef de l’Etat qu’un simple responsable d’un secteur du territoiire de Kole, dans le Sankuru, se soit permis de faire enterrer avec empressement les victimes du crash, sans que celles-ci soient préalablement identifiées.

Quoiqu’il en soit, force est de reconnaître qu’aucune piste sur cette affaire ne doit être négligée. Le fait que cet accident survient au lendemain de la mission que FATSHI vient d’effectuer au Kivu (Nord et Sud), pour remonter le moral des FARDC et annoncer le début imminent d’une grande opération contre les groupes armés, ne devrait pas être considéré comme un simple hasard. Dans l’entourage de FATSHI, cela devrait être perçu comme un avertissement à prendre au sérieux et appelant de nouvelles stratégies, afin de faire échec aux prophètes de malheur et à tous ceux qui voudraient voir la RDC sombrer à nouveau dans le chaos.

Avec tropique des tropiques