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Des casques bleus déployés en République démocratique du Congo.    PHOTO : UN PHOTO/SYLVAIN LIECHTI

À l'issue de sa tournée de collecte d'informations en Afrique, le ministre de la Défense dit avoir une idée très claire du nombre de soldats qu'il déploiera dans des missions d'appui à la paix sur le continent.

« J'ai un chiffre que nous annoncerons bientôt, et qui pourra être maintenu à long terme », a affirmé Harjit Sajjan en conférence téléphonique depuis la République démocratique du Congo (RDC), lundi.

Le ministre de la Défense n'a pas fourni davantage de précisions sur les pays et les régions où des Canadiens pourraient être déployés, disant ne pas disposer de toute l'information nécessaire à cette prise de décision.

L'analyse des besoins ne se fera pas nécessairement par pays, mais bien par région, a expliqué le ministre. « Si nous étudions les problèmes en nous fiant uniquement aux frontières des pays, nous n'aurons pas de véritable impact », a-t-il fait valoir à l'autre bout du fil.

Pour décrire ces futures missions, M. Sajjan a préféré le terme « appui à la paix » à celui de « maintien de la paix ».

Car la terminologie remontant à l'époque de la création des Casques bleus, il y a plusieurs décennies, ne reflète plus la nature nettement plus complexe des conflits, a insisté le ministre, un lieutenant-colonel à la retraite qui a notamment servi à trois reprises en Afghanistan.

« Il n'y a pas d'entente en place qui puisse nous permettre de nous insérer entre deux parties et maintenir la paix entre les deux côtés. Des groupes radicaux sont impliqués, le crime organisé [est impliqué] », a-t-il souligné.

Les Nations unies, qui chapeautent de nombreuses opérations de la paix un peu partout sur la planète, se sont-elles ajustées à ce nouveau paradigme? « Je dirais qu'elles sont en train de s'adapter », a répondu M. Sajjan.

À l'heure actuelle, un peu plus d'une centaine de policiers et militaires canadiens contribuent à des missions sous l'égide des Nations unies. La vaste majorité d'entre eux (75 sur 106) étaient stationnés en Haïti, en date du 30 juin.

Parmi les pays africains les plus fréquemment cités comme potentiels bénéficiaires d'une future assistance canadienne figurent la RDC, la République centrafricaine et le Mali.

L'opposition veut être consultée

Mais avant tout déploiement militaire, où qu'il soit et quel qu'il soit, les élus de la Chambre des communes doivent être consultés, insistent le Parti conservateur et le Nouveau Parti démocratique (NPD).

« Oui, se réengager en maintien de la paix, en Afrique, c'est très important. Il y a là des crises qu'on oublie trop souvent et qui sont absolument terribles. Mais il faudrait que ces choses-là soient débattues au Parlement », a plaidé la députée néo-démocrate Hélène Laverdière.

Le ministre de la Défense a refusé de s'y engager, lundi. « Ça ne devrait être une surprise pour personne. Il est écrit noir sur blanc dans ma lettre de mandat que nous allons appuyer les opérations de paix (et) travailler avec les Nations unies [...] », s'est-il contenté d'offrir.

Tout déploiement en zone de conflit comporte son lot de risques. Mais une mission au Mali, pays du Sahel où sévissent des groupes terroristes, serait particulièrement périlleuse. Depuis le début de la mission, en 2013, plus de 100 Casques bleus y ont perdu la vie.

Avec Radio Canada