L’ancien chef de la rébellion ivoirienne, Guillaume Soro, à qui l’on prête des ambitions présidentielles pour 2020, a démissionné vendredi 8 février de son poste de président de l’Assemblée nationale lors d’une session extraordinaire qu’il avait convoquée. « A cet instant précis, je rends ma démission », a annoncé M. Soro, en froid avec le chef de l’Etat Alassane Ouattara. « Refuser de démissionner conduirait à une crise institutionnelle. On ne peut risquer de mettre en péril la paix fragile (…) pour conserver un poste », a-t-il ajouté.
Muet sur ses intentions
De 2002 à 2011, M. Soro a été le chef de la rébellion qui a contrôlé la moitié nord de la Côte d’Ivoire, pendant la présidence de Laurent Gbagbo. Cette rébellion avait soutenu militairement Alassane Ouattara contre Laurent Gbagbo lors de la crise post-électorale meurtrière de 2010-2011, où les deux hommes revendiquaient la victoire à l’élection présidentielle.
Alassane Ouattara, 77 ans, élu en 2010 et réélu en 2015, n’a pas dévoilé ses intentions pour l’élection présidentielle de 2020. La Constitution, adoptée en 2016, n’autorise pas un troisième mandat, mais il existe une incertitude juridique sur l’application de cette disposition. M. Soro, qui a été ovationné par une grande partie des députés après son bref discours, a quitté l’institution au volant d’une petite voiture personnelle.
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