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Le pasteur condamné pour agression sexuelle, Paul Mukendi, a affirmé samedi avoir fui le pays vers le Congo samedi dans sa première apparition publique depuis qu’il a fait faux bond à la justice québécoise, le 20 août dernier, alors qu’il devait être emprisonné pour 8 ans. 

Surnommé « l’apôtre de Québec », le pasteur du Centre évangélique Parole de Vie, à Vanier, devait commencer à purger sa peine il y a près d’un mois. Il est depuis en cavale. Un mandat d’incarcération a été lancé contre lui, et il demeure introuvable. 

 
Paul Mukendi en cavale
 

Le révérend a donné rendez-vous aux internautes, samedi après-midi sur Facebook, dans une vidéo qu’il disait en direct. Il a continué de clamer son innocence, notamment en qualifiant la victime de l’agression sexuelle de « fausse victime ».  

Après avoir été condamné pour des agressions sexuelles sur une ex-fidèle mineure, le pasteur a livré les détails qu’il prévoit pour la suite de sa cavale alors qu’il devait amorcer sa peine le 20 août dernier.  

Localisation incertaine  

Mukendi a expliqué avoir fui vers le Congo, malgré le mandat d’incarcération qui avait été lancé contre lui, le temps que son « injustice » soit résolue. Samedi, aucune information ne permettait toutefois de confirmer que le pasteur se trouvait bel et bien sur le continent africain.  

Steve Waterhouse, spécialiste en cybersécurité, a expliqué que, même pour les enquêteurs, sa localisation peut être trompée par des moyens techniques. 

« Il peut très bien dire qu’il est au Congo, mais c’est par des intermédiaires de connexion que ça peut paraître au Congo. » Ainsi, impossible de croire que cette sortie publique puisse apporter des éléments de preuve pour aider les policiers à trouver le pasteur en fuite. 

 
Menotté, Mukendi avait été escorté à sa sortie du palais de justice de Québec, le 27 février 2020, après avoir reçu une peine de huit ans de prison.
PHOTO D’ARCHIVES
Menotté, Mukendi avait été escorté à sa sortie du palais de justice de Québec, le 27 février 2020, après avoir reçu une peine de huit ans de prison.

Il est néanmoins possible que M. Mukendi ait réussi à fuir le pays, même si son passeport canadien était entre les mains des autorités. Il aurait aussi pu utiliser un faux passeport ou d’une autre nationalité, selon ce que des experts ont expliqué au Journal.

Le 20 août dernier, jour de la disparition du pasteur, des policiers du SPVQ s’étaient rendus au centre évangélique de la rue Pierre-Bertrand où des « vérifications liées à l’enquête » ont été menées.
PHOTO D'ARCHIVES
Le 20 août dernier, jour de la disparition du pasteur, des policiers du SPVQ s’étaient rendus au centre évangélique de la rue Pierre-Bertrand où des « vérifications liées à l’enquête » ont été menées.

Si Mukendi est vraiment dans la République démocratique du Congo, le Canada possède une entente d’extradition avec le pays qui pourrait être invoquée par les autorités, selon l’avocate criminaliste Marie-Hélène Giroux.  

Un affront « historique »  

Le pied de nez du pasteur Mukendi est un « affront historique » au système de justice québécois qui mine carrément sa crédibilité auprès du public, croit l’avocat François-David Bernier.  

Plus de 1000 personnes ont écouté en direct Paul Mukendi samedi, dont on voit ici une capture d’écran de sa vidéo Facebook. De nombreux adeptes du pasteur ont continué de l’encenser durant sa déclaration.
CAPTURE D'ÉCRAN TIRÉE DE FACEBOOK
Plus de 1000 personnes ont écouté en direct Paul Mukendi samedi, dont on voit ici une capture d’écran de sa vidéo Facebook. De nombreux adeptes du pasteur ont continué de l’encenser durant sa déclaration.

« Que quelqu’un réussisse à se sauver et qu’il en fasse un spectacle, s’en vante et brave publiquement les autorités, c’est du jamais-vu. Ça fait très mal paraître la justice », fait-il valoir, en ajoutant qu’il doit y avoir une enquête pour identifier les failles qui lui ont permis de s’échapper.  

Le chemin vers le pénitencier

Paul Mukendi est arrêté par le SPVQ et doit faire face à de multiples accusations à caractère sexuel.

Il est reconnu coupable de neuf chefs d’accusation, dont agression sexuelle, voies de fait avec lésions et menaces de mort.

Mukendi est condamné à une peine d’emprisonnement de huit ans.

La Cour d’appel choisit de remettre en liberté le révérend Paul Mukendi qui porte le dossier en appel

Un deuxième procès s’ouvre pour Mukendi, qui est accusé d’agression sexuelle et voies de fait sur une nouvelle plaignante.

La Cour d’appel maintient la décision du juge de première instance et demande à Mukendi de se livrer aux autorités carcérales avant le 20 août à 15 h. Mukendi décide de fuir la justice qui le déclare fugitif, et un mandat d’incarcération est porté contre lui.

 

Titrage modifié par la rédaction de RDC Nouvelles

Journal de Montréal