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Le chef suprême de la Corée du Nord, Kim Jong-un (gauche) et le président américain, Donald Trump (droite).  Photo : Montage (AP + GI)

Le sommet prévu en juin entre le dirigeant nord-coréen et le président américain pourrait ne pas avoir lieu. Pyongyang menace de l'annuler si Washington continue d'exiger qu'elle renonce unilatéralement à son arsenal nucléaire.

Cité par l'agence officielle KCNA, le ministre adjoint des Affaires étrangères Kim Kye Gwan a déclaré que si l'administration de Donald Trump « nous met au pied du mur et exige unilatéralement que nous renoncions à l'arme nucléaire, nous n'aurions plus d'intérêt pour des discussions et nous devrions reconsidérer la question de savoir s'il faut accepter le sommet à venir entre la Corée du Nord et les États-Unis ».

Le ministre adjoint Kim Kye Gwan a également vivement critiqué le conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton, qui a évoqué le « modèle libyen » pour la dénucléarisation de la Corée du Nord.

Il s'agit d'une « tentative hautement sinistre de faire subir à la Corée du Nord le sort de la Libye et de l'Irak », a dit Kim Kye Gwan.

« Je ne peux retenir ma colère face à cette politique américaine », a-t-il ajouté.

La Maison-Blanche a exigé « la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible » de la Corée du Nord, en échange de quoi elle s'est dit prête à soutenir l'économie nord-coréenne.

Rencontre sur la dénucléarisation annulée

Plus tôt, la Corée du Nord a annulé la rencontre prévue mercredi avec sa voisine du Sud en guise de protestation contre la tenue de l'exercice militaire annuel auquel prennent part les armées sud-coréenne et américaine.

Par l'entremise de son agence officielle KCNA, le régime de Kim Jong-un a qualifié de « provocation » les manoeuvres aériennes Max Thunder.

« Cet exercice, qui nous cible, est un récusation flagrante de la Déclaration de Panmunjom et une provocation militaire délibérée qui va à l'encontre d'une évolution politique positive dans la péninsule coréenne », écrit KCNA.

Les pourparlers de mercredi devaient faire suite au sommet intercoréen du 27 avril dernier.

« Kim Jong-un a dit précédemment qu'il comprenait la nécessité et l'utilité pour les États-Unis et la République de Corée de poursuivre leurs manoeuvres conjointes », a souligné Heather Nauert, porte-parole du département d'État américain lors d'un point de presse.

« Nous n'avons rien entendu de ce gouvernement ou du gouvernement de la Corée du Sud pour indiquer que nous ne continuerions pas ces exercices ou que nous ne continuerions pas à planifier notre rencontre entre le président Trump et Kim Jong Un le mois prochain », a-t-elle ajouté.

La Corée du Nord et la Chine s'opposent depuis de nombreuses années à la présence militaire américaine dans la péninsule coréenne. Pyongyang a longtemps estimé qu'elle avait besoin de l'arme nucléaire pour se défendre contre les États-Unis.

La péninsule coréenne est divisée en deux pays, délimités par une zone démilitarisée, depuis le cessez-le-feu de 1953. Les Corées du Nord et du Sud sont toutefois techniquement toujours en guerre.

Lors du sommet, rarissime, du mois dernier dans la zone démilitarisée, Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in ont réaffirmé leur engagement envers un « objectif commun », la « dénucléarisation totale » de la péninsule.

Avec Radio Okapi