Les jours des rebelles ougandais ADF semblent de plus en plus comptés du bout des doigts dans les forêts de Beni. Après avoir perdu Mayangose, Mapobu, Chochota, Kididiwe, La Haye et Mwalika, etc., les djihadistes ont enfin été délogés de la plus importante de leur base qui est passée sous le contrôle des forces armées congolaises.
La nouvelle a été relayée en début de soirée du jeudi 9 janvier. A la suite d’intenses combats menés depuis plus de 2 mois maintenant par les soldats congolais, c’est autour de 15 heures que les FARDC, sous le commandement du général Shiko Tshitambwe, ont courageusement récupéré ce sanctuaire situé sur l’axe Nord dans la zone des combats.
En effet, au cours de récentes interventions devant la presse, les FARDC exprimaient toujours leur envie de conquérir ce verrou des ADF, qu’elles considéraient toujours comme le quartier général et la capitale de la planification de tout le malheur qui s’abat sur la ville et le territoire de Beni depuis plus de 5 ans.
Repris par l’armée avant d’être reconquis par l’ADF à l’époque des généraux Lucien Bahuma et Mbangu Mashita, Madina était considéré par les FARDC comme la base dure qu’il fallait impérativement prendre pour la suite des opérations en cours. C’est d’ailleurs ce qu’a réitéré ce vendredi 10 janvier, le lieutenant colonel Joseph, T2 du secteur opérationnel Sokola 1, devant la population d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni. Ce dernier insiste sur l’apport des civils dans la guerre menée contre l’ADF dans la région.
« Madina constituait un grand obstacle pour la réussite de ces opérations militaires parce que c’est considérer comme principale base de l’ennemi. L’armée ne pouvait réussir ces opérations sans le contrôle de Madina. Ceci n’a été possible que grâce à l’accompagnement de l’armée congolaise. C’est pourquoi, nous ne cessons toujours de solliciter l’accompagnement de la population pour mettre fin à cette guerre« ,
Sonne-t-on la fin de l’aventure ?
Depuis le lancement des opérations le 30 octobre dernier, le succès éclatant de l’armée loyaliste contre l’ennemi à Beni est passé notamment par la conquête de principales bases ADF, la neutralisation de ses chefs, la destruction de son arsenal militaire ainsi que le démantèlement de ses activités
Ainsi en perdant l’un des plus extraordinaires de ses bastions où se planifiaient des opérations contre les agglomérations, d’une part, et où se formaient puis se radicalisaient les nouvelles recrues, d’autre part, l’ennemi semble bien pris en étau par la pression exercée sur lui sur tous les axes.
Comme le pense nombre d’analystes, en ciblant les populations non armées, des éléments réunis démontrent que l’ennemi est sensiblement affaibli, coincé par des combats que lui impose l’armée congolaise. Par ses actes lâches et cruels qui cachent mal son tourment, il tente de donner l’impression de demeurer tactiquement nocif et puissant alors qu’il n’en est plus question. D’ailleurs, alors qu’il s’est récemment illustré par des tueries atroces des civils toutes les 24heures il y a quelques jours, ces dernières semaines, une légère trêve dans ses actions semble se lire actuellement à Beni. Quitte à penser qu’une lueur d’espoir se profile à l’horizon si l’on s’en tient à la pression militaire exercée sur lui.
Charles M. Bin Kisatiro, correspondant à Beni