Un nouveau drame des transports a fait en fin de semaine, en République démocratique du Congo (RDC), au moins 75 morts et 125 blessés, après qu’un train de marchandises chargé de passagers clandestins a déraillé dans la province de Lualaba, dans le sud-est du pays. Un premier bilan de l’accident, survenu tard jeudi soir, faisait état, samedi, d’au moins 60 morts, hommes, femmes et enfants, et 52 blessés.
Dimanche 13 mars, après la visite sur le lieu de l’accident du directeur général de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), Fabien Mutomb, celui-ci « a communiqué le bilan officiel de 75 décès et 125 blessés, dont 28 avec un traumatisme grave orientés vers les centres médicaux spécialisés », a indiqué sur Twitter le ministère congolais de la communication.
« Dérive de la rame »
M. Mutomb est attendu à Kinshasa lundi « pour d’autres dispositions pratiques liées à la gestion des dégâts causés par ce drame », a ajouté le ministère de la communication, qui avait annoncé quelques heures auparavant le déplacement sur place du patron de l’entreprise publique de transport ferroviaire « avec les membres de la commission d’enquête ».
Le convoi accidenté, composé de quinze wagons, était un train de marchandises, mais sur lequel avaient pris place plusieurs centaines de personnes, avait précisé samedi à l’AFP Manyonga Ndambo, directeur chargé des infrastructures à la SNCC, joint par téléphone depuis Lubumbashi.
Le train venait de Luena, dans la province voisine du Haut-Lomami et se dirigeait vers la ville minière de Tenke. Il a déraillé le 10 mars à 23 h 50 au niveau du village de Buyofwe, à environ 200 km de Kolwezi et 600 km de Lubumbashi, « à un endroit où il y a des ravins », dans lesquels sont tombés sept des quinze wagons, avait-il ajouté.
Les raisons de l’accident n’ont pas été immédiatement précisées par les autorités, mais la vétusté des rails a été évoquée comme une des causes vraisemblables.
Selon une communication de la SNCC transmise dimanche soir à la presse, le ministre provincial de l’intérieur, Déodat Kapenda, qui accompagnait le responsable de la compagnie sur le lieu du déraillement, a estimé que la cause présumée était « la coupure brusque de la traction », suivie de « la dérive de la rame des wagons ». L’enquête devra déterminer la raison de cette « coupure de traction ».
« Surcharge »
Le directeur général de la SNCC a de son côté déploré qu’il y ait eu des morts « dans l’accident de ce train de marchandises, qui n’est pas approprié pour les voyageurs ». Il a évoqué parmi les causes possibles de la catastrophe « la surcharge de la rame, du fait de la présence de voyageurs clandestins sur les wagons, en infraction du règlement du trafic ferroviaire ». « Des mesures sont prises pour que ce genre d’incident ne se reproduise pas », a-t-il ajouté, assurant que « des sanctions seraient prises à l’endroit des coupables ».
La RDC ne compte que quelques milliers de kilomètres de routes asphaltées, principalement sur les axes Matadi-Kinshasa-Kikwit à l’ouest, pour l’import-export, et Kolwezi-Lubumbashi-Kasumbalesa jusqu'à la Zambie dans le sud-est, pour l’exportation des minerais.