Désormais, les opérations de police dans les favelas ne pourront être déclenchées que dans des cas « absolument exceptionnels » et avec une autorisation préalable du procureur. Ainsi en a décidé le juge Edson Fachin de la Cour suprême, qui demande que la population défavorisée de Rio ne soit plus mise en danger.

Il a justifié sa décision par les morts récentes d’innocents, victimes des fusillades entre policiers et narcotrafiquants qui contrôlent certains quartiers de Rio. À la nuit tombée, ou tôt le matin, les échanges de tirs sont quotidiens, malgré la quarantaine imposée depuis deux mois pour faire face à l’épidémie de coronavirus.

De nombreux enfants et adolescents ont été victimes de balles perdues ces dernières semaines dans ces descentes de policiers lourdement armés. Le juge de la Cour suprême a rappelé la mort d’un jeune de 14 ans, tué récemment dans la maison de son grand-père, durant une opération de police dans la banlieue de Rio. Sa mort avait choqué tout le pays.

Ces incursions meurtrières ont provoqué la colère des habitants des favelas qui ont manifesté à plusieurs reprises dans les rues de Rio. En avril, les forces de l’ordre ont tué 177 personnes, 43% de plus que l’année dernière, durant la même période.

En parallèle, le gouverneur de Rio de Janeiro a annoncé l'assouplissement à partir de samedi 6 juin des mesures de confinement adoptées pour empêcher la propagation du nouveau coronavirus. Un décret signé par le gouverneur Wilson Witzel, et publié vendredi soir, autorise la réouverture partielle des bars, restaurants, centres commerciaux et la reprise de certaines activités sportives.