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"Nous avons toutes les raisons de penser que la décision d'abattre notre avion a été dictée par la volonté de protéger ces chemins d'acheminement de pétrole vers le territoire turc". Accusée sans détour par la Russie de participer activement au trafic de pétrole organisé par Daech, la Turquie se retrouve prise à son propre piège.

Car en soufflant le chaud et le froid sur le dossier syrien, Ankara a réussi le double exploit d'entrer en crise avec Moscou tout en irritant les chancelleries occidentales, autant agacées par la position ambiguë de la Turquie à l'égard de l'organisation jihadiste que par la lutte menée par le pouvoir turc contre les Kurdes (sur lesquels la France -entre autres- compte pour battre Daech). En voie d'isolement sur le plan diplomatique, la Turquie a pris plusieurs mauvaises décisions qui la mène aujourd'hui dans une logique d'escalade avec Moscou.

1 - La complaisance avec Daech

"Nous ne sommes pas malhonnêtes au point de procéder à ce genre de commerce avec des groupes terroristes", a déclaré Recep Tayyip Erdogan après les accusations formulées par Vladimir Poutine. Pourtant, nombre d'éléments ont prouvé des liens manifestes entre les services turcs et des cadres de l'EI. En exemple, on peut citer les documents saisis par les forces spéciales américaines en marge du raid mené contre un responsable de Daech, Abou Sayyaf, au mois de mai. Surnommé "l'émir du pétrole et du gaz" de l'Etat islamique, ce dernier avait dans son disque dur des éléments trahissant sa relation avec des officiels tucs, avait rapporté le Guardian.

Autres signes: le contrôle tout relatif que la Turquie exerce sur sa frontière avec la Syrie (par laquelle combattants étrangers et armes circulent sans trop de difficultés) ainsi que le refus longtemps exprimé par Recep Tayyip Erdogan de qualifier de "terroristes" les membres de Daech.

Pourquoi c'était une erreur (bien au-delà de l'engagement moral): D'abord parce que cela n'a pas empêché le pays d'être ciblé par Daech sur son territoire avec l'attentat de Suruç qui a fait 32 morts en juillet dernier, et celui - non revendiqué - de la gare d'Ankara (95 morts) en octobre. Ensuite parce que cette logique de "sponsor" de l'Etat islamique a eu comme effet indirect de faire entrer la Turquie dans une confrontation indirecte avec les Russes.

 
 

2 - La confrontation indirecte avec la Russie

Si la Turquie voyait d'un bon œil l'émergence de l'Etat islamique, c'est parce que ce groupe menace dans le même temps Bachar al-Assad et les combattants kurdes. Comme nous l'expliquions dernièrement, le président turc tentait via l'EI de précipiter le départ de Bachar al-Assad afin de permettre l'instauration d'un régime sunnite de l'autre côté de sa frontière. Sûr de lui, il expliquait au mois d'août que Poutine allait "lâcher Assad".

Problème, c'est exactement l'inverse qui s'est produit: des combattants russes se battent aux côtés des troupes fidèles à Damas. Alors, en soutenant les adversaires de Bachar al-Assad, la Turquie est rentrée dans une logique de confrontation avec Moscou, dont elle voit les résultats aujourd'hui. Les amis de mes ennemis sont mes ennemis.

Pourquoi c'était une erreur: Cette logique a eu deux effets rétroactifs pour la Turquie. Le premier, c'est d'avoir aggravé le déficit de confiance de ses alliés occidentaux, qui peinent à déceler sérénité et clarté du côté d'Ankara. Le second, autrement plus dangereux, est de se retrouver sur un fil face à la Russie.

 
 

3 - L'entêtement dans l'impasse

Dos au mur, la Turquie n'a pas eu d'autre choix que d'adopter la logique de l'escalade. Le fait d'abattre un avion militaire russe illustre cet entêtement dans lequel s'est enfermé la Turquie. Car même si Erdogan peut revendiquer la souveraineté de son espace aérien, il ne pouvait ignorer les effets de l'incident à sa frontière. Au mois d'octobre justement, le pouvoir turc se contentait publiquement de protester contre le viol de son espace aérien, brandissant la menace de sanctions économiques liées à la réalisation du projet Turkish Stream (gazoduc) ou à la construction de la première centrale nucléaire du pays, accordée à une entreprise russe.

Or, à l'heure où semblait se dessiner un accord sur la lutte contre l'Etat islamique mêlant la Russie, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, la Turquie a abandonné cette position "raisonnable" pour entrer dans une logique d'escalade avec Moscou. Logique forcément perdante au regard de l'asymétrie des deux puissances et de la ténacité de Valdimir Poutine.

Pourquoi c'était une erreur: L'erreur à court terme est d'avoir fragilisé les espoirs d'un front commun contre l'Etat islamique au moment où Obama et Poutine se rapprochent d'un accord. À long terme, la Turquie ne pourra plus être considérée comme ayant un rôle de stabilisateur dans la région dans la mesure où elle a largement contribué à "la création d'un monstre" tout en tentant de saboter les efforts pour l'empêcher de nuire.

 

Avec huffitonpost

 

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