La tension demeure à l'Est de la RDC, où les combats ont repris vendredi 24 janvier dans la matinée, opposant l'armée congolaise et ses alliés au M23 et des militaires rwandais. Depuis jeudi, c'est dans les environs de Sake, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Goma, que se sont concentrés les affrontements. Et depuis vendredi, au nord de la capitale provinciale, il y aussi des combats. Un Conseil de défense s'est tenu à Kinshasa ce 24 janvier, à la suite duquel la mort du gouverneur militaire du Nord-Kivu a été officialisée.
Le général major Peter Cirimwami, officier des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et gouverneur militaire de la province de Nord-Kivu, est mort des suites de ses blessures. Il a été touché jeudi 23 janvier, alors qu'il s'était déplacé vers la ligne de front à l'ouest de Goma. Sérieusement blessé, il a été pris en charge d'abord à Goma. Puis, il a été évacué dans la nuit de jeudi à vendredi vers Kinshasa.
Des rumeurs sur son état de santé ont circulé une partie de la journée avant cette annonce officielle du porte-parole des forces militaires. « Les honneurs lui seront rendu lors d'obsèques nationales à Kinshasa », a déclaré le général Ekenge.
Le président Félix Tshisekedi, rentré jeudi soir de Davos, en Suisse, a convoqué un Conseil de défense consacré à la situation autour de Goma qui s'est déroulé ce vendredi. Il a duré environ trois heures, en présence de tous les responsables sécuritaires du pays. Après être revenus, dans un premier temps, sur les circonstances de la mort du général major Peter Cirimwami à qui un hommage a été rendu et qui sera élevé à titre posthume au grade de lieutenant-général, les participants à la réunion se sont penchés sur l’efficacité des services de renseignements et sur le risque d’une infiltration ennemie à Goma.
Le chef de l’État, qui a décidé d'envoyer une mission de haut niveau au Nord-Kivu et d'organiser des réunions opérationnelles dans la province pour coordonner et améliorer les efforts militaires, a aussi donné des instructions pour renforcer les troupes en matériel et améliorer leurs conditions de travail afin de maintenir le moral des soldats. Il a enfin demandé à ce qu'une attention particulière soit portée à la protection de Goma, actuellement menacée par deux lignes de front.
La cheffe de la diplomatie congolaise à l'ONU
Félix Tshisekedi devait aussi présider dans la journée le Conseil des ministres, qui a lieu chaque vendredi. Un Conseil auquel ne devait en revanche pas assister la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Wagner. Celle-ci est, en effet, arrivée ce vendredi à New-York pour saisir le Conseil de sécurité des Nations unies afin que celui-ci se réunisse en urgence pour évoquer la crise dans son pays. Appuyée par la France, membre permanent du Conseil, sa demande a été entendue puisque l'organisation a annoncé que cette réunion aurait lieu lundi prochain 27 janvier.
En attendant, sur le terrain, les combats se poursuivent. Ce 24 janvier, ils se sont déroulés sur deux fronts, à une vingtaine de kilomètres chacun de Goma. Il y en a eu vers Sake, à l'Ouest, où de violents combats ont déjà eu lieu jeudi. Une position tenue avec les forces de la Monusco, la mission onusienne, et celles de la SADC, la Communauté de développement de l'Afrique australe. Des hélicoptères de l'armée congolaise sont intervenus. Il y a aussi eu des combats à Kibumba, située au nord de la capitale provinciale. Des affrontements violents, « mais le verrou est solide », confie une source sécuritaire.
Ces affrontements au nord ont endommagé une ligne électrique importante pour la ville de Goma. Il s'agit de celle qui transporte le courant depuis la centrale de Matebe, dans le Rutshuru. La société exploitante Virunga Energies a annoncé que « les réparations ne pourront débuter que lorsque les conditions sécuritaires le permettront ». Mercredi, c'est une autre ligne qui alimente Goma qui avait été endommagée dans les combats au Sud-Kivu.
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