C’est une semaine cruciale sur le dossier de l'Est congolais qui s’annonce. La République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement armé M23 sont invités pour des discussions, mardi 18 mars, à Luanda, en Angola, pays qui, par l'intermédiaire de son président, João Lourenço, a appelé à un cessez-le-feu dans l'Est de la RDC, dès ce dimanche 16 mars.
Selon une source gouvernementale, Kinshasa enverra bien une délégation à Luanda. En revanche, pas d’informations sur le format et le niveau de cette délégation.
Un envoyé spécial de Félix Tshisekedi a été reçu, vendredi 14 mars, par le président angolais. Il lui a transmis une communication du chef de l’État congolais, un message dont on ne sait pas encore la teneur. Cependant, la RDC tient à préciser qu’elle a toujours répondu positivement aux initiatives régionales.
Côté M23, la lettre d’invitation a été envoyée à Bertrand Bisimwa, chef de la branche politique du mouvement. Selon plusieurs sources proches du dossier, le groupe armé serait en attente de « garanties sécuritaires », avant de répondre formellement.
Un cessez-le-feu en cours
Les discussions doivent avoir lieu alors que, depuis minuit, ce dimanche, un cessez-le-feu est donc en cours en RDC. C’est la médiation qui en a fait l’annonce, samedi matin. Est-il respecté ? Difficile de l’assurer dès ce matin, au contraire des informations faisant état de combats ou de bombardements vers le Masisi, Walikala et Minenbwe.
Samedi 15 mars, la situation était encore tendue sur les lignes de front, au Nord et au Sud-Kivu, mais les deux parties ont pris acte de cette demande de trêve.
Côté congolais, on rappelle que les autorités respectent leurs engagements, mais doivent protéger les populations en cas d’agression, alors que l’AFC/M23 affirme respecter le cessez-le-feu, depuis mars 2024, se défendant de ne réagir qu’en cas d’attaque, une version qui est contestée par les autorités de Kinshasa.
D’autres rendez-vous importants attendus cette semaine
Deux réunions qui peuvent avoir un impact sur la situation dans la région sont prévues, le lundi 17 mars.
La première se déroulera à Harare, au Zimbabwe. Ce sont les ministres des Affaires étrangères des régions d’Afrique australe et d’Afrique de l’Est qui doivent se retrouver pour travailler sur le document établi, en février, par les chefs des armées des pays des deux régions.
Plusieurs aspects vont être abordés comme celui du cessez-le-feu, bien évidemment, ou encore les mécanismes pour monitorer cette trêve. Il y a aussi l’avenir militaire de la région. Les chefs d’état-major suggèrent un renforcement du mandat de la Monusco, la mission de l’ONU, pour qu’elle sécurise le Nord-Kivu et le Sud-Kivu et, à plus long terme, se pose la question de l’accompagnement du gouvernement de la RDC pour la sécurisation de Goma, Bukavu et leurs environs.
La deuxième réunion se déroulera à Bruxelles. C’est un conseil de l’Union européenne qui doit décider de sanctions dans ce dossier. En ligne de mire, figurent des responsables rwandais.
rfi
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