Depuis mardi, des agents des services de renseignements civils et militaires mènent des fouilles dans une propriété de l’ancien président Joseph Kabila, dans la commune de Limete, officiellement pour rechercher du matériel militaire. L'opération intervient alors que le président Félix Tshisekedi accuse son prédécesseur d’être lié à l’AFC/M23, actif dans les Kivu.
À Limete, les fouilles ont été minutieuses. Jeudi 17 avril, l’opération s’est achevée peu avant 18h. Sur les treize conteneurs recensés sur cette propriété de Joseph Kabila, cinq ont été ouverts par les agents. Ils y ont trouvé principalement des pièces de rechange, appartenant à des locataires utilisant les lieux à des fins commerciales ou logistiques, selon plusieurs sources.
À ce stade, aucun élément compromettant n’a été saisi, ajoutent les mêmes sources. Mais la vigilance reste de mise de la part des enquêteurs. Quatre militaires ont passé la nuit sur place. L’intervention se déroule en présence d’un avocat de la famille Kabila et d’un représentant administratif du site. Les enquêteurs ont annoncé leur retour ce vendredi.
Parallèlement, des rumeurs ont circulé hier sur une possible descente au parc animalier de la Vallée de la N’Sele, un domaine privé de Joseph Kabila situé à l’est de Kinshasa. Certains responsables du site ont même confirmé avoir été officiellement saisis. Mais les services de sécurité contactés par RFI ont démenti toute opération en cours dans ce lieu.
Un climat politique très tendu
Ces perquisitions s’inscrivent dans un climat politique particulièrement tendu. Elles font suite à une série d’interrogatoires menés par l’auditorat militaire ces dernières semaines. Plusieurs cadres du PPRD, le parti de l’ancien président, ont été entendus. Leurs téléphones ont été analysés et certaines conversations passées au crible. Le secrétaire permanent du parti, Emmanuel Ramazani Shadary, dénonce un harcèlement : « Nous sommes victimes d’un acharnement. Nous recevons même des appels anonymes nous avertissant que nous serons aussi perquisitionnés ».
L’atmosphère est électrique. À Lubumbashi, jeudi 17 avril, l’entrée de membres de la garde présidentielle dans le centre commercial Hypnose – propriété de la famille Kabila – a provoqué un mouvement de panique. Mais selon nos informations, il ne s’agissait pas d’une perquisition : des tireurs d’élite souhaitaient se positionner sur le toit du bâtiment, situé à proximité immédiate du gouvernorat du Haut-Katanga, où séjourne actuellement le président Félix Tshisekedi.
rfi
Application de CComment' target='_blank'>CComment