Après trois mois de consultations menées en RDC et à l’étranger, les chefs religieux des Églises catholique et protestante ont présenté ce samedi au président congolais Félix Tshisekedi les conclusions de leur initiative pour un pacte social en faveur de la paix et du bien-vivre ensemble.
La rencontre, qui s’est tenue à la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, a duré près de deux heures. Elle a réuni le président de l’Église du Christ au Congo (ECC), le pasteur André Bokondoa, le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr Donatien Nshole, et le secrétaire général de l’ECC, le pasteur Éric Nsenga.
« Le Chef de l'État Félix Tshisekedi a été réceptif, il a pris le temps de nous écouter et nous l’avons aussi écouté », a déclaré Mgr Nshole à l’issue de l’audience. Il a précisé que le président a mis en place une équipe pour poursuivre les échanges avec la délégation ecclésiastique, en vue d’approfondir la mise en œuvre de leur initiative.
Selon les responsables religieux, la rencontre a permis de faire le point sur les consultations internes et externes conduites depuis février. Ils ont notamment évoqué la création d’un groupe de travail commun pour étudier les voies de concrétisation du pacte social proposé.
Cette initiative ecclésiale survient alors que la situation sécuritaire reste critique dans l’Est de la RDC, en proie à une occupation de certaines localités par les rebelles du M23, soutenus selon Kinshasa par le Rwanda. Les Églises affirment avoir multiplié les contacts diplomatiques sur plusieurs continents pour mobiliser un soutien international face à la crise.
Dans ce contexte, certains acteurs politiques, comme Martin Fayulu, soutiennent ouvertement cette démarche. L’opposant avait récemment évoqué la nécessité d’un « camp de la patrie » pour répondre à l’agression dont le pays est victime. Sa position tranche avec celle du pouvoir, qui privilégie une sortie de crise à travers des consultations conduites par le conseiller spécial du président en matière de sécurité, en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale — un processus critiqué par l’opposition.
La démarche de l’Église, perçue par le pouvoir comme une ingérence dans les affaires politiques, s’inscrit donc dans un climat de méfiance mais aussi d’urgence, à l’heure où les options pour une solution inclusive à la crise sécuritaire restent divisées entre initiatives institutionnelles et propositions venues de la société civile.
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