Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, va faire une importante adresse à la Nation ce vendredi 23 octobre 2020. Selon les statistiques livrées par la presse présidentielle, c’est la sixième fois qu’il va se livrer à un tel exercice cette année, après ses vœux Nouvel An, ses trois messages liés à la Covid-19 (annonce officielle de la présence du coronavirus au pays au mois de mars, proclamation de l’état d’urgence sanitaire en avril et levée de l’état d’urgence en juin) et enfin le message à l’occasion du 60me anniversaire de l’indépendance).
C’est la peur-panique dans les états-majors politiques. Les spéculations vont bon train. Même si le contenu du message présidentiel n’est pas connu, certains analystes politiques ne se privent pas de spéculer autour de deux options: soit l’annonce de la démission du 1er ministre, et donc du gouvernement; soit la dissolution de l’Assemblée Nationale. Dans l’un ou l’autre cas, on assisterait à une redistribution des cartes que personne ne peut imaginer.
Pour ce qui est de la demande de démission du Premier Ministre qui serait venue du Président de la République, le Service de Communication de Sylvestre Ilunga a opposé un démenti formel. De son côté le FCC nie l’existence d’une crise avec le CACH, tout en accusant ce dernier de double jeu.
Cette fois, croit-on savoir, le Président de la République va siffler la fin d’une récréation qui n’a que trop duré. Alors que le pays doit être reconstruit, on assiste de plus en plus à des manœuvres qui n’ont pour objet que de déstabiliser les institutions, de désorienter la population et d’empêcher tout effort de redressement.
Au niveau du gouvernement, l’esprit de collaboration est le cadet des soucis des ministres. La dernière preuve en date nous est fournie par la saga de Minembwe, où des pouvoirs régulièrement dévolus au Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur se sont retrouvés usurpés par son collègue de la Décentralisation, de façon scandaleuse, au point de plonger non seulement la province du Sud-Kivu mais aussi le pays tout entier dans une crise dont personne n’avait besoin.
Toujours au niveau du gouvernement, des ministres sont privés du droit à l’intérim, alors que cette matière est réglementée par la loi fondamentale du pays.
Au Parlement, le peuple est surpris de se retrouver dans une authentique cour du roi Pétaud, essentiellement spécialisée dans des attaques et injures à l’endroit de la personne du Chef de l’État. On avait pourtant pensé que les propos ayant marqué l’ouverture de la première session de l’Assemblée Nationale et qui avait vu un député national, sous l’œil complaisant et approbateur de sa présidente, traiter le Chef de l’État d’inconscient, étaient un accident de parcours.
Que non ! La suite nous permet aujourd’hui de croire qu’il s’agit d’une politique structurée destinée à diaboliser le garant de la Nation, de manière à pousser le peuple à ne plus avoir aucune considération pour lui. On n’a pas oublié, dans cette optique, les menaces continuées de destitution du Président de la République, qui sont allées jusqu’à la convocation avortée d’un Congrès.
Il y a manifestement, au sein des institutions de la République, des gens qui n’ont jamais eu l’intention de collaboration avec le nouveau leadership du pays, en dépit des déclarations de façade tendant à faire croire qu’ils seraient tout heureux d’avoir embarqué dans le navire de l’alternance au sommet de l’Etat. L’on peut noter, au fil du temps, que leur souci majeur est de rechercher constamment l’échec de la coalition au pouvoir, dans l’espoir de rebondir politiquement en 2023 et de récupérer le « pouvoir » perdu au terme de la présidentielle de décembre 2018.
Les derniers épisodes en date, qui ont vu le PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) et le FCC (Front Commun pour le Congo) se substituer aux organes reconnus par la Constitution pour donner des ordres aux membres du gouvernement et du parlement, ont fini par apporter la preuve que beaucoup ne travaillent pas pour le bien de la République, mais plutôt pour sa destruction.
Il faut absolument en tirer les conséquences. Pour la majorité des Congolais, le moment est venu de clarifier, une bonne fois pour toutes, les relations entre partenaires au sein de la coalition au pouvoir. Car, on ne peut pas se dire « partenaires », et en même temps travailler pour l’échec de la coalition. On ne peut être membre d’un gouvernement et se rendre en mission en province non pas pour accomplir le devoir de sa charge mais plutôt lancer une campagne électorale illégale pour des objectifs inavoués.
Les choses doivent être claires : ou on est ensemble, et on pose des actes allant dans le sens de la coalition. Ou on vit séparé et chacun fait son lit comme il entend se coucher.
Dans son message de ce jour, le Président de la République devrait insister sur ce point. Cela devrait constituer l’avertissement ultime avant le « crash », que beaucoup de Congolais appellent de tous leurs vœux. Si nous avons encore un peu d’amour pour le Congo, la charge qui incombe à chacun de nous est de contribuer à sa sortie du tombeau, dans lequel il est demeuré enfermé pendant 18 ans.
Sortir du tombeau comme Lazare, retrouver le sens de la vie, se développer comme on peut l’espérer avec des projets gigantesques tels que l’interconnexion ferroviaire entre les 26 provinces du pays, le barrage hydroélectrique Grand Inga, la Centrale photovoltaïque du plateau de Bateke, le port en eaux profondes de Banana, le pont route-rail entre Kinshasa et Brazzaville, les fermes agro-industrielles, la transformation des produits miniers sur place, etc, tel devait être le leitmotiv de tous. Le nouveau Congo devrait être porté par tous ses fils et filles afin qu’il retrouve la place qui est la sienne dans le concert des Nations.
Kimp / le phare
Communiqué
La Présidence de la République porte à la connaissance de l’opinion que Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, s’adressera à la Nation, ce vendredi 23 octobre 2020.
A cet effet, la 54ème réunion du Conseil des Ministres prévue le même jour et à la même date, est reportée à une date ultérieure.
Fait à Kinshasa, le 21 octobre 2020
Prof. Dr. Désiré-Cashmir Kolongele Eberande
Directeur de Cabinet a.i.
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