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AFRIQUE

L'actualité de la semaine en Afrique

La rébellion touareg a reconnu mardi s'être retirée de son fief de Kidal, dans le nord du pays, après l'annonce un peu plus tôt dans la journée de la prise de la ville par l'armée malienne. Kidal était depuis 2013 sous le contrôle de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), une alliance de groupes armés à dominante touarègue. 

L'armée malienne a annoncé, mardi 14 novembre, avoir pris Kidal aux séparatistes touareg qui tenaient depuis une dizaine d'années cette ville stratégique dans le nord du pays. La ville était devenue un enjeu majeur de souveraineté pour l'État central malien.

"Aujourd'hui nos forces armées et de sécurité se sont emparées de Kidal", a annoncé le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, dans un message lu au cours d'un flash spécial à la télévision d'État.

La rébellion a reconnu la perte de Kidal. Le Cadre stratégique permanent (CSP), alliance de groupes rebelles armés, a admis dans un communiqué s'être retiré de la ville "pour des raisons stratégiques" après avoir résisté pendant plusieurs jours à l'avancée de l'armée et du groupe Wagner en leur "infligeant des grandes pertes humaines et matérielles".

"La lutte continue", a-t-il juré en parlant de "nouvelle étape" et en appelant à une "mobilisation permanente". 

Un vieil aiguillon

La prise de Kidal est un succès symbolique significatif pour la junte qui a saisi par la force en 2020 la direction de ce pays confronté depuis 2012 à la propagation jihadiste et à une crise sécuritaire et politique profonde. Elle a été saluée par un certain nombre de partis et organisations.

Elle parachève une offensive terrestre et aérienne lancée en fin de semaine dernière. L'opération a impliqué des mercenaires de Wagner selon les rebelles et d'autres sources, comme des élus, tandis que la junte nie la présence dans le pays du groupe de sécurité privé russe aux pratiques décriées.

L'étendue du contrôle exercé par l'armée sur place n'est pas claire. Les autorités n'ont pas diffusé d'image. La collecte et la vérification de l'information est compliquée par l'impossibilité d'accéder au terrain. Les rebelles séparatistes ont fait couper vendredi le réseau de téléphone alors que l'armée progressait vers la ville.

Kidal, foyer historique des insurrections indépendantistes et carrefour sur la route de l'Algérie, située à plus de 1 500 km et 24 heures de route de la capitale Bamako, s'est vidée d'une grande partie de ses habitants, indiquent des messages postés sur les réseaux sociaux.

Deux officiers ont indiqué sous le couvert de l'anonymat à l'AFP que les rebelles avaient quitté la ville quand les soldats y sont entrés.

L'armée et l'État maliens n'avaient quasiment pas repris pied à Kidal depuis mai 2014. Les forces maliennes en avaient alors été chassées quand une visite du Premier ministre de l'époque, Moussa Mara, avait donné lieu à des affrontements avec les rebelles touareg, qui avaient causé de lourdes pertes dans les rangs de l'armée.

Les rebelles, qui s'étaient soulevés deux ans plus tôt en même temps que les salafistes, avaient accepté un cessez-le-feu avec le gouvernement quelques jours après. Ils étaient en charge de la sécurité et du maintien de l'ordre à Kidal depuis lors. Les jihadistes, eux, ont continué à combattre l'État malien et toute présence étrangère, et étendu leurs agissements au centre du Mali et aux pays voisins.

Les séparatistes ont repris les hostilités en août. Le retrait de la Minusma, l'opération de maintien de la paix de l'ONU au Mali poussée vers la sortie par la junte, a déclenché une course au contrôle du territoire entre les acteurs armés du nord (armée, séparatistes, jihadistes).

La junte a signifié de longue date sa détermination à reprendre Kidal.

L'insoumission de Kidal et de sa région, où l'armée a subi d'humiliantes défaites entre 2012 et 2014, était un motif ancien d'irritation à Bamako, y compris pour la junte actuelle qui a fait de la restauration de la souveraineté territoriale son mantra.

"Libérateurs"

En décrochant de Kidal le 31 octobre, la Minusma a créé un appel d'air. Une importante colonne militaire stationnée depuis début octobre à Anéfis, à environ 110 km au sud, s'est mise en branle en fin de semaine dernière en direction de la ville. Elle a subi en route les attaques des rebelles. Aucun bilan humain et matériel n'a pu être établi par des sources indépendantes.

Plusieurs civils, dont des enfants, ont été tués par des frappes aériennes, selon des résidents et les rebelles, ce que l'armée a démenti.

st pas achevée. Je rappelle qu'elle consiste à recouvrer et à sécuriser l'intégrité du territoire", a-t-il dit.

Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a parlé sur les réseaux sociaux d'"avancée considérable" qui "démontre la pertinence des choix stratégiques opérés par le Mali".

Le Collectif pour la défense des militaires, l'un des groupes affilié à la junte les plus actifs, a appelé à se rassembler mardi à Bamako pour remercier les "colonels libérateurs".

FRance 24 avec AFP

 

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