Muhammadu Buhari (gauche) et le président sortant Goodluck Jonathan (à droite)
Le candidat de l’opposition nigériane, Muhammadu Buhari, a été largement plébiscité dans le nord, sa région d’origine, selon les premiers résultats partiels de la présidentielle la plus serrée de l’histoire du Nigeria, qui l’oppose au président sortant, Goodluck Jonathan.
Le Nigeria, première économie du continent, qui compte 69 millions d’électeurs inscrits sur 173 millions d’habitants, a voté ce week-end pour élire, outre le président, les 109 sénateurs et les 360 députés que compte le Parlement.
Selon les premiers résultats officiels dans 18 des 36 États nigérians et dans la capitale fédérale, annoncés par des délégués de la Commission électorale indépendante (Inec), l’ancien général Buhari, 72 ans, est pour l’instant donné vainqueur dans 10 États, le président Jonathan, 57 ans, remportant le scrutin dans huit autres et dans la capitale fédérale.
En marge des négociations sur le programme nucléaire iranien à Lausanne, le secrétaire d’État américain John Kerry et le secrétaire au Foreign Office britannique Philip Hammond ont estimé qu’il n’y a pas « eu pour le moment de manipulation systématique du processus » électoral, mais ont fait état d’« indications inquiétantes que le processus de rassemblement des votes — pour être comptés — peut être sujet à des interférences politiques délibérées ».
Ces craintes sont « sans fondement » et « il n’y aucune preuve d’interférence politique », a rétorqué très rapidement la Commission électorale indépendante nigériane (Inec).
Il n’y a « aucune indication [d’interférence] au quartier général [de l’Inec]. Mais à un niveau régional » dans les centres de dépouillement, a tenu à préciser la secrétaire d’État adjointe américaine pour l’Afrique Linda Thomas-Greenfield.
Tensions
La tension monte dans l’attente des résultats de la course à la présidence, qui oppose le chef de l’État sortant, Goodluck Jonathan, 57 ans, à l’ancien général Muhammadu Buhari, 72 ans, candidat du Congrès progressiste (APC, une coalition d’opposition). L’issue s’annonce comme la plus serrée de l’histoire du pays le plus peuplé d’Afrique.
Face aux risques de violences postélectorales, l’Union africaine (UA) a appelé, dans un communiqué, à recourir « aux moyens légaux existants au cas où il y aurait contestation des résultats » de ces élections, qui ont, selon elle, respecté « les principes continentaux des élections démocratiques ».
Des violences sont redoutées à l’annonce des résultats, comme lors de la présidentielle de 2011 où près d’un millier de personnes avaient été tuées.
De premiers incidents se sont produits dimanche à Port-Harcourt, la capitale de l’État-clé pétrolifère de Rivers (sud) : des milliers de partisans de l’APC ont convergé vers les bureaux locaux de l’Inec, qu’ils accusent d’avoir falsifié le scrutin au profit du parti présidentiel PDP.
Lundi matin, 2000 militantes de l’APC, réunies à nouveau devant l’Inec à Port-Harcourt pour réclamer la tenue de nouvelles élections, ont été dispersées à coup de gaz lacrymogène.
AFP
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