Le général Godefroid Niyombaré, chef de file d'un groupe d'officiers putschistes burundais, a été arrêté, annonce vendredi un porte-parole de la présidence.
Dans la matinée, trois autres généraux impliqués dans la tentative de coup d'État visant à déposer le président Pierre Nkurunziza, avaient eux aussi été interpellés.
« Il a été arrêté. Il ne s'est pas rendu », a déclaré à Reuters Gervais Abayeho à propos de Godefroid Niyombaré. Le sort de ce dernier, comme celui des autres des généraux putschistes, est désormais « entre les mains du système judiciaire », a dit le porte-parole.
Parmi les officiers arrêtés figurent un général de police et deux généraux de l'armée, dont l'ancien ministre de la Défense Cyrille Ndayirukiye.
Pierre Nkurunziza est rentré au Burundi jeudi, quelques heures après une déclaration du chef d'état-major de l'armée faisant état de l'échec du coup d'État fomenté la veille.
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Son porte-parole a précisé vendredi qu'il était sur le chemin du retour vers Bujumbura en provenance de Ngozi, sa région natale.
Selon des chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, plus de 105 000 personnes ont fui le Burundi vers la Tanzanie, le Rwanda et la République démocratique du Congo.
Les autorités tanzaniennes évaluent de leur côté à plus de 50 000 le nombre de Burundais installés dans des conditions précaires sur les rives du lac Tanganyika.
Nouveaux appels à manifester
En décidant de briguer un troisième mandat présidentiel, Pierre Nkurunziza a provoqué la colère de l'opposition, qui l'accuse de trahir la Constitution et les accords de paix d'Arusha ayant mis fin en 2005 à la guerre civile entre Hutus et Tutsis du Burundi, qui a fait 300 000 morts. Sa candidature a été validée la semaine dernière par la Cour constitutionnelle.
Plus de 20 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre fin avril.
Le mouvement Focode (Forum pour la conscience et le développement), l'une des 300 organisations et associations qui ont appelé à descendre dans la rue pour protester contre la nouvelle candidature de Pierre Nkurunziza, a annoncé vendredi qu'il appellerait à de nouvelles manifestations et s'est dit étranger à la tentative de putsch de mercredi.
« Les manifestations contre le troisième mandat de Nkurunziza vont se poursuivre, a dit Gordien Niyungeko, un des dirigeants du Focode. Notre mouvement n'est pas lié à la tentative de coup d'État. »
Selon un groupe de jeunes gens de Cibitoke, un faubourg de Bujumbura où les manifestations anti-Nkurunziza étaient très fréquentes, la police a prévenu qu'ils seraient considérés comme des rebelles et comme des cibles s'ils décidaient de descendre dans la rue.
L'instabilité a conduit l'ambassade américaine au Burundi à ordonner l'évacuation partielle de son personnel. La représentation des États-Unis restera fermée vendredi et il n'a pas encore été décidé si elle rouvrait la semaine prochaine.
Avec AFP
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