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L'actualité de la semaine en Afrique

Pour la première fois depuis le début de la crise socio-politique, qui secoue le pays, le chef de l'État, Faure Gnassingbé s'est adressé à ses compatriotes ce mercredi 3 janvier dans un discours télévisé. Qu'a dit le président Gnassingbé alors que le Togo reste sous tension ?

Deux options politiques toujours sur la table

En fait le président togolais n'a pas fait de grandes annonces lors de ce discours. Il est même resté droit dans ses bottes en prônant le dialogue, comme il le fait depuis plusieurs semaines déjà. « Le dialogue doit rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques », a-t-il déclaré à la télévision nationale, tout en insistant sur son projet de révision de la constitution. « Conformément à notre loi fondamentale, c'est maintenant au peuple togolais tout entier, seul détenteur de la souveraineté nationale, qu'il appartient de se prononcer. Dans l'État de droit que nous construisons, nous ne pouvons pas prétendre substituer des voix plus autorisées au suffrage universel. »

Car cinq mois après le début de la crise, le pays doit encore choisir entre ces deux options : soit s'engager dans un dialogue proposé par le gouvernement soit soumettre le projet de réformes constitutionnelles sans passer par la case discussions.

Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, après avoir succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a gouverné le Togo pendant 38 ans d'une main de fer, est resté très silencieux depuis le début des marches. Dans une interview au magazine Jeune Afrique, il n'a toutefois pas exclu se représenter au scrutin de 2020, affirmant que s'il devait y avoir une réforme constitutionnelle (notamment la limitation à deux du nombre de mandats), elle appartenait « à l'avenir et non au passé », sous-entendant qu'elle ne serait pas rétroactive.

Le Togo est plongé dans un climat socio-politique agité et marqué depuis août 2017 par des manifestations de rue. La mobilisation monstre de militants dans les rues le 19 août, à l'initiative du Parti national panafricain (PNP), a remis sur le tapis la nécessité d'opérer les réformes politiques enclenchées en 2005 après le décès de Eyadema Gnassingbé. La forte mobilisation a été empreinte de violences et a presque catapulté un nouveau parti jugé plus radical, le PNP, le Parti national panafricain togolais sur le devant de la scène.

Dès le départ, les revendications se sont portées sur le retour à la version originelle de la Constitution de 1992 portant les réformes notamment de la limitation du mandat présidentiel qui a été déverrouillée en 2002, et plus explicitement au départ du chef de l'État Faure Gnassingbé réélu en 2015 pour un mandat qui s'achèvera en 2020.

Manifestation et répression au programme depuis cinq mois

Surpris par l'ampleur des manifestations, le gouvernement a fait des propositions de modification de la Constitution, notamment limitant le mandat présidentiel à deux et restaurant le scrutin à deux tours. À l'Assemblée nationale, le projet a été adopté en septembre par les deux tiers des députés, car voté par les seuls députés de l'Union pour la République (UNIR-pouvoir) lors d'une séance boycottée par l'opposition parlementaire. Toutefois, cette réforme n'est pas rétroactive, ce qui permettrait au président Gnassingbé, qui a succédé en 2005 à son père, au pouvoir 38 ans, de se représenter en 2020 ou encore en 2025.

La voie est donc toute tracée, constitutionnellement, pour la présentation du projet de loi au référendum auquel le gouvernement travaille avec la mise en place, déjà, de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). La Coalition n'entend pas aller dans ce sens et multiplie les marches de protestation qui ont repris de plus belle depuis les derniers jours de décembre 2017.

La sous-région mobilisée

Déplorant des « dérives graves » et des « troubles graves à l'ordre public » au cours ou en marge des manifestations, le gouvernement a entrepris de recadrer l'organisation des manifestations politiques au Togo. Payadowa Boukpessi, ministre de l'Administration territoriale, cité par l'agence chinoise Xinhua justifie la position du gouvernement par « des appels à la désobéissance civile, des appels au sabotage économique, même des appels aux meurtres lancés par des manifestants à l'endroit des autorités et des membres de leurs familles et des services de sécurités ».

Ce à quoi Tikpi Atchadam, le président du PNP, a répondu début octobre : « Nous devons conclure la lutte et c'est le moment ou jamais. »

Dans ce climat, plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, inquiets de l'instabilité que peut engendrer la crise togolaise, ont appelé le pouvoir et l'opposition au dialogue, sous la médiation du président ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé. De retour d'Accra où il a rencontré le président du Ghana, le chef de l'ANC, Jean-Pierre Fabre, a affirmé que les médiations du Ghana et de Guinée se poursuivaient pour tenter de trouver une issue à la crise politique. « Le fait que l'extérieur s'occupe de notre problème, c'est la preuve que nous avons atteint un niveau qui nécessite l'implication, l'investissement de l'extérieur », a expliqué Fabre à Republicoftogo.com.

Déjà en septembre, Alain Marcel de Souza, alors président de la Commission de la Cedeao, faisait comprendre, après avoir discuté avec le pouvoir et l'opposition, « qu'il y a un problème de confiance » entre les acteurs politiques. Il a déploré une « montée des revendications » et des enchères, avant d'exprimer l'engagement de la Commission : « Nous allons les ramener à des dimensions pour que nous demeurions républicains. »

2018 démarre sur les chapeaux de roues

Mi-octobre, la crise a pris une autre tournure à la suite de l'interpellation d'un imam, également un des dirigeants du PNP, à Sokodé dans le centre du Togo, « pour appel au crime et à la sédition ». L'interpellation a donné lieu à de violentes manifestations et le gouvernement a fait état, dans un communiqué, d'« actes de violence inouïe, de pillage, de vandalisme et de destruction de biens publics et privés ». « À Sokodé, deux militaires en faction au domicile d'une personnalité ont été lynchés et exécutés et leurs armes et munitions ont été emportées », a précisé le communiqué.

Mais les discussions annoncées depuis début novembre par le gouvernement peinent à démarrer. Pour ce dialogue envisagé, la coalition des 14 partis pose des préalables, notamment la libération des partisans interpellés lors des troubles. « Nous voulons d'abord qu'on libère tous les Togolais qui ont été arrêtés, certains de manière abusive, et que ceux qui sont partis en exil puissent revenir », a dit Aimé Gogué, porte-parole de l'opposition parlementaire au terme de la rencontre. Pouvoir et opposition ne se sont toujours pas entendus sur la forme que pourrait prendre le dialogue. Pour les autorités, ces discussions doivent se dérouler entre Togolais. À l'inverse, les opposants souhaitent la présence de médiateurs ou de facilitateurs africains.

De son côté, le pouvoir s'organise, car 2018 s'annonce comme une année électorale chargée pour le parti au pouvoir où pas moins de trois élections sont prévues (législatives, locales et référendum) : « ils ont bien compris la situation », a expliqué Gerson Dobou, vice-président du groupe parlementaire UNIR, déplorant que l'opposition ait « systématiquement adopté la politique de la chaise vide ».

 

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