L’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour la région des Grands Lacs, l’Algérien Saïd Djinnit, a quitté ses fonctions de médiateur dans le dialogue entre le gouvernement et l’opposition au Burundi, visant à sortir le pays de la crise née de la contestation à la fin d’avril d’un troisième mandat du président, Pierre Nkurunziza, a annoncé jeudi 11 juin un porte-parole de l’ONU.
Le médiateur de l’ONU, qui n’a pas obtenu de progrès tangibles, a été accusé par l’opposition de pencher en faveur du gouvernement ; ce qu’il dément. « Il reste envoyé spécial [de l’ONU dans les Grands Lacs] », a précisé le porte-parole de la mission des Nations unies dans le pays, Vladimir Monteiro, qui a dit ne pas avoir d’information dans l’immédiat quant à un éventuel successeur de M. Djinnit.
L’impartialité du médiateur mise en cause par l’opposition
Le porte-parole n’a pas donné les raisons de cette décision ni précisé si l’ONU comptait désigner un successeur. Au début de juin, l’opposition et la société civile qui animent le mouvement de contestation qui agite le Burundi depuis le 26 avril avaient demandé au secrétaire général de l’ONU la nomination d’un nouveau médiateur. Elles avaient mis en doute l’impartialité de M. Djinnit, l’accusant notamment d’être favorable à un nouveau mandat de M. Nkurunziza.
Dans un communiqué, M. Djinnit « remercie l’ensemble des parties prenantes burundaises pour le mandat de facilitateur qu’elles lui ont confié » et « prend acte de la position exprimée, il y a quelques jours, sur son rôle de facilitateur par des représentants de certaines parties ». Il rappelle « que tout au long du dialogue, les parties burundaises ont maintenu leurs positions divergentes sur la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat » tout en se félicitant « des avancées » sur d’autres questions.
Rejet du calendrier électoral
Ces négociations engagées au début de mai entre le camp présidentiel et l'opposition et la société civile sont jusqu'ici restées dans l'impasse, butant notamment sur l'arrêt des manifestations anti-Nkurunziza et le retrait de la candidature du chef de l'Etat à la présidentielle.
Le président Nkurunziza a établi par décret mercredi un nouveau calendrier électoral fixant au 29 juin élections législatives et communales et au 15 juillet la présidentielle. Ce calendrier a été rejeté par l'opposition et par la société civile, qui ont dénoncé « une décision unilatérale » et « un passage en force » réalisé sans qu'elles aient été consultées.
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