À une semaine d’élections législatives controversées, le Burundi a été endeuillé par une série d’attaques à la grenade. Quatre personnes ont été tuées et une trentaine de personnes, dont deux policiers, ont été blessées dans la nuit de dimanche à lundi 22 juin dans le nord du pays et à Bujumbura, la capitale. Onze policiers avaient déjà été blessés dans la nuit de vendredi à samedi 20 juin dans plusieurs attaques à la grenade dans la capitale.
Le pouvoir et l’opposition se renvoient la responsabilité des attaques. La présidence burundaise a immédiatement montré du doigt une partie de l’opposition et de la société civile. « Il s’agit d’une campagne de terreur organisée par des opposants au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza pour tenter de déstabiliser et d’empêcher les élections », a estimé un haut gradé de la police.
Démentant toute responsabilité, l’opposition a, elle, accusé le pouvoir de chercher à « instrumentaliser » ces attaques pour se débarrasser de ses contradicteurs. « Comme nous l’avons déjà dit, notre mouvement est et restera pacifique », a déclaré Jérémie Minani, député et porte-parole d’une plate-forme regroupant une partie de l’opposition.
Au moins soixante-dix morts depuis le 26 avril
Le Burundi est plongé dans une grave crise politique depuis l’annonce, le 26 avril, de la candidature du président Nkurunziza, déjà élu en 2005 et en 2010, à un troisième mandat. Le camp présidentiel estime la démarche parfaitement légale, mais ses opposants la jugent anticonstitutionnelle. Les Nations unies ont dépêché dimanche un nouveau médiateur, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, chargé de renouer le dialogue entre les deux camps.
Depuis le 26 avril, des manifestations presque quotidiennes ont lieu à Bujumbra, épicentre de la crise et dans des foyers en province. Au moins soixante-dix personnes sont mortes à la suite de heurts entre les contestataires et la police, a rapporté vendredi l’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (Aprodh), une organisation burundaise de défense des droits de l’homme. Les élections communales et législatives sont prévues pour le 29 juin et les élections présidentielles auront lieu le 15 juillet prochain, précise Human Rights Watch.
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