En Ethiopie, une foule d’électeurs se pressait devant les bureaux de vote ce mercredi matin dans la région du Tigré.
Dès l’aube, jeunes et moins jeunes se sont déplacés pour élire 152 députés au Parlement régional. 38 sièges supplémentaires seront par la suite départagés entre cinq partis politiques. La tenue de ces élections est toutefois contestée par le gouvernement fédéral.
"Le Tigré organise des élections libres et équitables. J'espère que le gouvernement fédéral en tirera des leçons et organisera lui aussi des élections. J'espère que nous pourrons enfin travailler ensemble pour le pays", déclare Hailu Kiros, vétéran du Front de Libération du Peuple du Tigré.
Pour Letebirhane Berhe, ces élections sont tout à fait légitimes, malgré ce que dit le gouvernement fédéral. "Comment pouvons-nous continuer sans élire un gouvernement ? Devrions-nous laisser le Parlement ouvert ? Nous devons voter. Le gouvernement fédéral dit que cette élection est illégitime à cause du coronavirus. Mais si, elle est légitime".
Scrutin contesté
Ce scrutin est le dernier défi en date pour le gouvernement d'Abiy Ahmed qui fait face à de profondes divisions politiques et ethniques. L'Éthiopie devait tenir des élections nationales en août. Mais en mars, la Commission électorale les a repoussées en raison de la situation sanitaire. L'extension votée par le Parlement fédéral du mandat des députés, qui devait expirer en octobre, a été rejetée par les leaders tigréens. Ceux-ci ont décidé de tenir unilatéralement des élections.
Le grand favori est le Front de Libération du Peuple du Tigré (TPLF), qui a mené la lutte armée contre le régime communiste du Derg jusqu'à la chute de ce dernier en 1991 et qui dirigeât ensuite la coalition au pouvoir. Mis sur la touche par le gouvernement d'Abiy Ahmed, le TPLF reste aux commandes dans son fief du Tigré, qui représente 6% de la population éthiopienne (110 millions d'habitants).
Le TPLF fait face à quatre autres partis, dont un - le Parti pour l'indépendance du Tigré - défend une sécession de la région afin de former son propre État. Des hommes politiques appartenant à l'opposition ont déploré ne pas avoir eu un bon accès aux médias régionaux durant la campagne électorale. Certains hommes politiques de l'opposition ont également été brièvement détenus par les forces de l'ordre ces derniers jours et incités à se retirer, a déclaré Hayalu Godefay, président du Salsay Woyane Tigray, un parti d'opposition.
Des résultats préliminaires pourraient être connus dès jeudi soir.
Africa News
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