Yvonne Idamange avait été arrêtée en février dernier après avoir fait le buzz sur YouTube avec plusieurs vidéos très controversées. Dans un pays ou à liberté d’expression est limitée, elle était accusée d’incitation à l’insurrection, de publication de fausses rumeurs et de dénigrement des sites de mémoire du génocide.
Quinze ans de prison et près de 2 000 euros d’amende. Yvonne Idamange a été reconnue coupable des six charges retenues contre elle. Selon les juges, ses vidéos auraient eu pour but de provoquer des troubles à l’ordre public.
Sur sa chaîne YouTube, Yvonne Idamange avait dénoncé les mesures de lutte contre le coronavirus au Rwanda et leurs conséquences économiques sur la population. Se présentant comme une rescapée du génocide des Tutsis, elle avait également critiqué la politique mémorielle du gouvernement, l’accusant de monnayer les mémoriaux du génocide.
Elle avait ensuite appelé les généraux rwandais à libérer le pays, avant d’annoncer la mort de Paul Kagame, une fausse rumeur circulant régulièrement sur les réseaux sociaux. Lors de son arrestation, la police avait indiqué qu’elle avait blessé un officier avec une bouteille et que ses vidéos mélangeaient la politique, la folie et les propos criminels.
« Ce procès semble destiné à intimider toute personne envisageant d’exprimer des opinions critiques ou controversées », assure Lewis Mudge, directeur de Human Rights Watch pour l’Afrique Centrale.
Selon l’ONG, les autorités rwandaises ont menacé, arrêté ou lancé des poursuites contre au moins huit personnes commentant l’actualité sur les réseaux sociaux ces deux dernières années.
Rfi
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