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ASIE / Moyen-Orient

L'actualité de la semaine en Asie

En prenant la défense inconditionnelle d'Israël dans sa guerre contre le Hamas, et en l'armant, les États-Unis ont pris le risque d'aliéner des soutiens dans le monde arabe. Une perte d'influence qui pourrait profiter à la Russie et surtout à la Chine, selon des experts.

Washington s'est fait fort de tenter d'isoler Moscou, et dans une certaine mesure Pékin, en prenant la tête d'une large coalition internationale en défense de l'Ukraine, mais le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien a tout d'un piège pour la diplomatie américaine.

À l'image de l'impossible consensus au Conseil de sécurité de l'ONU, où les États-Unis ont mis leur veto la semaine dernière à un projet de résolution présenté par le Brésil, fustigeant l'absence d'une référence explicite au droit d'Israël à se défendre.

Les États-Unis ont depuis fait circuler un autre projet de résolution qui affirme le droit de tous les États à l'autodéfense, pas seulement Israël.

Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre, et quelque 220 otages, israéliens, étrangers ou binationaux ont été recensés par les autorités locales.

Une personne réagit à côté des décombres d'un bâtiment suite aux frappes israéliennes sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, mardi.
 
 
Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.
 

Le Hamas, qui contrôle Gaza, a quant à lui annoncé mardi un nouveau bilan global de 5791 morts, dont 2360 enfants tués, depuis le début des bombardements incessants d'Israël sur la bande de Gaza en représailles.

 

Dans des commentaires probablement destinés à l'adresse du monde arabe, la Russie a accusé les États-Unis d'aggraver le conflit en renforçant son dispositif militaire au Moyen-Orient, tandis que la Chine a fustigé le veto américain.

Des responsables américains écartent les réprimandes chinoises et russes, doutant que Moscou et Pékin s'engagent dans une diplomatie aussi intense que celle du secrétaire d'État Antony Blinken. Ce dernier a effectué une tournée éclair dans la région de 11 pays.

Mais les États-Unis ont historiquement toujours été relativement isolés dans leur soutien à Israël, même si, pour l'instant, les alliés européens rejoignent largement le président américain Joe Biden dans son soutien indéfectible à l'allié israélien.

Au début de son mandat, Joe Biden avait délaissé les complexités du Moyen-Orient, considérant la Chine comme le plus grand défi à long terme pour les États-Unis.

Ce n'est pas une région où les États-Unis ont voulu avoir une forte empreinte et s'engager activement. Dans le même temps, ce président en particulier est profondément attaché à Israël, affirme Leslie Vinjamuri, du cercle de réflexion londonien Chatham House.

Veto américain

La Chine est toute disposée à voir l'attention des États-Unis détournée de leur principale préoccupation stratégique, dit-elle.

Personne ne s'attend à ce que la Russie produise des résultats, qu'il s'agisse d'un cessez-le-feu ou d'un rôle dans la négociation de la libération des otages, déclare pour sa part Eugene Rumer, qui dirige le programme Russie à la Fondation Carnegie pour la paix internationale.

Depuis 2022, tout tourne autour de l'Ukraine. Alors, quand cette tragédie s'est produite, c'était un cadeau pour [le président russe Vladimir] Poutine parce que soudainement l'attention est détournée, dit-il.

Joe Biden a fait le lien entre la Russie de Vladimir Poutine et le mouvement islamiste palestinien, déclarant dans un discours la semaine dernière que les deux cherchaient à anéantir une démocratie voisine.

Le président américain prononce un discours à la nation depuis le bureau ovale de la Maison-Blanche le 19 octobre 2023.
 

PHOTO : POOL/AFP VIA GETTY IMAGES / JONATHAN ERNST

La Russie a dénoncé ces déclarations. Mardi, au Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia a accusé les États-Unis de ne pas répondre aux demandes internationales d'un cessez-le-feu.

Pékin rappelle son soutien historique aux Palestiniens

Quant à la Chine et aux États-Unis, ils cherchent à tirer parti de la crise sur le plan diplomatique, et le sujet devrait figurer au centre des entretiens entre Antony Blinken et le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, lors de sa visite aux États-Unis en fin de semaine.

Les États-Unis ont notamment pressé la Chine d'user de son influence sur l'Iran, allié du Hamas.

Pékin, qui n'a pas condamné explicitement l'attaque du Hamas, a envoyé dans la région un émissaire qui a rappelé le soutien historique de la Chine à la cause palestinienne.

Pour Jonathan Fulton du cercle de réflexion Atlantic Council, Pékin voit dans le conflit une occasion de marquer des points sur les États-Unis, espérant probablement gagner le soutien du monde arabe, tandis que la Chine affronte des allégations sur un génocide contre les musulmans ouïghours.

Mais, selon lui, l'intérêt principal de Pékin au Moyen-Orient reste d'ordre économique, la deuxième économie mondiale étant fortement dépendante des importations de pétrole.

Pour la Chine, il est évidemment préférable que les États-Unis s'enlisent au Moyen-Orient et dans le Golfe, explique Jonathan Fulton.

Radio Canada avec Afp

 

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