L'offensive turque dans le nord de la Syrie entre, lundi 14 octobre, dans son sixième jour. A la tête d'une armée qui progresse dans les territoires tenus par les Kurdes, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a répété sa détermination à poursuivre l'offensive, malgré les protestations de Paris et de Berlin. "Ceux qui pensent pouvoir nous contraindre à reculer avec ces menaces se trompent", a-t-il lancé, tandis que la violence des combats fait rage.
L'armée syrienne se rapproche de la frontière turque. Les forces du régime syrien se sont rapprochées lundi de la frontière avec la Turquie, où les troupes d'Ankara et des supplétifs syriens mènent toujours des combats contre une milice kurde. Les forces sont déployées à la périphérie de Tal Tamr, au sud de la ville frontalière de Ras al-Aïn où se déroulent des combats. L'agence officielle Sana a confirmé l'arrivée "des unités de l'armée arabe syrienne" à la localité de Tal Tamr.
Les Kurdes s'allient au régime de Damas. Afin de s'opposer à l'avancée rapide des troupes turques et de leurs alliés, les Kurdes de Syrie avaient annoncé dimanche avoir conclu un accord avec Damas pour le déploiement de l'armée syrienne dans le nord du pays. Le régime de Bachar Al-Assad, qui entretient des rapports tendus avec la minorité kurde mais dénonce l'opération d'Ankara, a annoncé l'envoi de troupes dans le nord pour "affronter" l'"agression" turque.
Les forces turques progressent. L'offensive d'Ankara devait d'abord se concentrer sur une bande de territoire frontalière, entre les villes de Tal Abyad et Ras Al-Aïn, distantes d'environ 120 km. Dimanche, les forces turques et leurs alliés syriens ont conquis Tal Abyad, selon l'agence turque Anadolu et une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ras al-Aïn échappe encore aux forces turques, mais celles-ci se sont emparées de 40 villages depuis mercredi et "ont conquis toute la région frontalière, de Tal Abyad jusqu'à l'ouest de Ras al-Aïn", selon l'ONG.
Un convoi de civils et de journalistes pris pour cible. Un convoi comprenant des journalistes a été attaqué dimanche à Ras al-Aïn, rapporte une équipe de France 2 qui se trouvait sur place. Dix personnes sont mortes dans ce raid mené par l'aviation turque, selon l'OSDH. Parmi eux figure le correspondant d'une agence locale de presse kurde.
Plus de 130 000 déplacés. Dimanche, les combats et les bombardements turcs ou de leurs supplétifs ont été violents, tuant au moins 26 civils selon l'OSDH. Depuis mercredi, 104 combattants kurdes et plus de 60 civils ont été tués dans les violences, selon un dernier bilan de l'OSDH. Plus de 130 000 personnes ont été déplacées d'après l'ONU. De son côté, la Turquie a annoncé la mort de quatre soldats en Syrie et de 18 civils dans la chute de roquettes kurdes sur des villes frontalières turques.
Macron et Merkel réclament la fin de l'opération. Le président français et la chancelière allemande ont appelé la Turquie à cesser son opération, qui "risque de créer une situation humanitaire insoutenable et d'aider" le groupe EI "à réémerger". Dimanche soir, la France a annoncé qu'elle allait intensifier "ses efforts diplomatiques" pour obtenir "la cessation immédiate de l'offensive turque", après une réunion du Conseil de défense et de sécurité nationale présidée par Emmanuel Macron.
Avec FranceInfo
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