Depuis le début du retrait des troupes étrangères qui s’achèvera à la fin du mois d’août, les talibans ont lancé une offensive d’envergure contre les forces gouvernementales et ont gagné de larges pans du territoire afghan. Ils resserrent leur étau sur trois grandes villes du pays : Hérat, Kandahar et Lashkar Gah où les combats font rage.
« La situation actuelle est due à la brusque décision » de Washington, a déclaré, lundi 2 août, le président afghan devant les élus du Parlement. Ashraf Ghani accuse les États-Unis d’avoir « importé » un processus de paix et d’avoir légitimé les talibans en signant un accord avec eux à Doha en février 2020.
L'accord a été scellé entre Washington et les fondamentalistes religieux sans que le gouvernement afghan n’ait été consulté ni intégré au processus. Le président afghan accuse même Washington d'avoir poussé à « la destruction de la République ».
En Afghanistan, en effet, la chute du gouvernement de Kaboul semble n’être qu’une question de temps. Les talibans sont aux portes de plusieurs capitales provinciales. Ils ont même réussi à pénétrer au cœur de Lashkar Gah, la capitale de la province du Helmand, dans le sud du pays. Les combats font rage.
26% des blessés ont moins de 18 ans, selon MSF
Médecins sans frontières (MSF), qui dirige un hôpital dans la ville, a traité 70 patients pour des blessures de guerre entre le 29 et le 31 juillet. Au cours de ces trois derniers mois, l'ONG indique avoir traité près de 500 personnes blessées par balles ou par des éclats d'obus. Pas moins de 26% des blessés ont moins de 18 ans.
Des personnes malades sur le chemin de l’hôpital sont prises dans des échanges de tirs et arrivent blessées par balles aux urgences, raconte le personnel de MSF dans une lettre ouverte. La situation ne fait qu’empirer chaque jour un peu plus à travers le pays.
RFI
Application de CComment' target='_blank'>CComment