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Leurs combattants talibans ont reçu l'ordre dimanche après-midi d'entrer dans Kaboul, a annoncé l'un de leurs porte-parole. Le ministre de l'Intérieur a déclaré qu'il n'y aurait pas d'attaque, mais un transfert pacifique du pouvoir vers un gouvernement de transition. Les talibans sont sur la même ligne. Le président Ashraf Ghani a, quant à lui, quitté l'Afghanistan, selon l'ancien vice-président Abdullah Abdullah.

 

• Les combattants talibans ont reçu l'ordre d'entrer dans Kaboul dimanche 15 août, dans l'après-midi, a annoncé l'un de leurs porte-parole.

• Le président afghan, Ashraf Ghani, a quitté l'Afghanistan, où les talibans sont sur le point de prendre le pouvoir. C’est ce qu’a annoncé peu avant 16 heures l'ancien vice-président Abdullah Abdullah. « L'ancien président afghane a quitté la nation », a déclaré M. Abdullah, qui est aussi le chef du Haut Conseil pour la réconciliation nationale, dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.

Selon l'application Flightradar, qui recense l’ensemble des vols civils internationaux, les plus surveillés ce dimanche sont au départ de Kaboul, capitale encerclée par les talibans. Le monde scrute donc l'Afghanistan, sur le point de revenir dans le giron des insurgés, vingt ans après l'intervention internationale de 2001. Provoquée par les attentats du 11-Septembre, cette intervention avait conduit à la fuite du mollah Omar, chef du Conseil suprême de l'Émirat islamique afghan et allié d'Oussama Ben Laden. 

Le ministre afghan de l'Intérieur a déclaré ce dimanche, dans un message vidéo, qu'un « transfert pacifique du pouvoir » allait rapidement s'opérer vers un gouvernement de transition. « Les Afghans ne doivent pas s'inquiéter », assure Abdul Sattar Mirzakwal. « Il n'y aura pas d'attaque sur la ville », ajoutait-il, alors que le président Ashraf Ghani, plus que jamais sur la sellette, ne s'était pas encore exprimé - ce qu'il a fait depuis lors.

« L'Émirat islamique ordonne à toutes ses forces d'attendre aux portes de Kaboul, de ne pas essayer d'entrer dans la ville », a déclaré ce dimanche matin, sur le réseau social Twitter, un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid. « Nous ne voulons pas qu’un seul civil afghan innocent soit blessé ou tué. » Des habitants contactés par l'Agence France-Presse avaient rapporté que des combattants talibans armés étaient présents dans leur quartier. Mais « il n'y a pas de combats », précisait l'un d'eux.

Les talibans ont confirmé vouloir récupérer le pouvoir en Afghanistan sans effusion de sang, par un transfert pacifique. Cela pourrait avoir lieu sur plusieurs jours, ont-ils expliqué à la BBC. « Dans les jours à venir, nous voulons un transfert pacifique » du pouvoir, a en effet assuré Suhail Shaheen, un porte-parole basé au Qatar, dans le cadre d'un groupe engagé dans les négociations. 

Le président est-il sur cette ligne ? Ashraf Ghani avait pris la parole à la mi-journée, heure de Paris, ce dimanche. Il a demandé aux forces de sécurité de garantir « la sécurité de tous les citoyens », en maintenant l'ordre public à Kaboul, point. « C'est notre responsabilité et nous le ferons de la meilleure manière possible. Quiconque pense à créer le chaos ou à piller sera traité avec force », a déclaré le chef de l'État dans un message vidéo envoyé à la presse.

Kaboul: le point de notre correspondante à 11h heure de Paris

Les insurgés s'étaient déjà emparés sans résistance ce dimanche de la ville de Jalalabad, position-clé sur la route du Pakistan voisin, quelques heures après avoir pris Mazar-i-Sharif, quatrième plus grande ville afghane et principal centre urbain dans le nord. Méthodiquement, les talibans se sont rapprochés cette semaine d'une prise complète du pouvoir sur le terrain, après une campagne militaire d'une rapidité stupéfiante qui les amène, aujourd'hui, à contrôler plus d'une vingtaine de provinces.

Une poignée de villes mineures, sans importance stratégique, éparpillées, sont encore sous le contrôle du gouvernement. Mais elles sont coupées de Kaboul. La déroute est totale pour les forces de sécurité afghanes, abreuvées pendant deux décennies de centaines de milliards de dollars par les États-Unis. La défaite est également cuisante pour le président Ashraf Ghani, coincé entre deux positions impossibles : capituler et démissionner, comme il est invité à le faire, ou combattre au risque d'un bain de sang ?

Le président américain Joe Biden a porté à 5 000 soldats le déploiement militaire à l'aéroport de Kaboul. Ces troupes ont pour mission d'évacuer les diplomates américains et des civils afghans ayant coopéré avec Washington. Le Pentagone parle d'environ 30 000 personnes à rapatrier. Le balai des hélicoptères entre l'aéroport et l'ambassade, dans la zone verte, est incessant. Les personnels américains sont en train de détruire des documents sensibles, ou tout autre symbole dont pourraient s'emparer les talibans.

M. Biden a menacé les insurgés de répondre avec rapidité et force à leurs manœuvres, si celles-ci venaient à mettre en danger ses ressortissants. En revanche, le numéro un américain assume le repli de son pays, à l'origine de ce retour en force taliban. Il entend mettre fin à vingt ans de guerre, un record pour Washington. Son constat : « Une année ou cinq années de plus de présence militaire américaine n'aurait fait aucune différence, quand l'armée afghane ne peut ou ne veut pas défendre son propre pays. »

 

Le Royaume-Uni a également annoncé le redéploiement de 600 militaires, ainsi que la convocation en urgence du Parlement de Londres. Plusieurs pays occidentaux vont réduire au strict minimum leur présence à Kaboul, voire fermer provisoirement leur ambassade. La Russie, elle, ne prévoit pas d'en faire de même, selon un responsable du ministère des Affaires étrangères s'adressant à une agence russe. Zamir Kabulov dit être « en contact direct » avec l'ambassadeur russe. Et d'ajouter que les employés continuaient sur place à travailler dans « le calme ».

La Russie fait partie des pays qui auraient reçu des garanties de la part des talibans quant à la sécurité de leurs ambassades, peut-on comprendre en lisant l'agence RIA Novosty. Les talibans semblent vouloir ménager les puissances étrangères. Moscou œuvre par ailleurs, avec d'autres pays, pour la tenue très rapide d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, toujours selon M. Kabulov.

Autre réaction très attendue : celle de l'Alliance atlantique, qui estime qu'il est plus que nécessaire aujourd'hui de trouver une solution politique au conflit en Afghanistan. « Nous soutenons les efforts des Afghans pour trouver une solution politique au conflit, ce qui est plus urgent que jamais », a déclaré un responsable de l'Otan à l'AFP.

Enfin, face à une dégradation jugée « très préoccupante », la présidence française a déclaré, ce jour dans les colonnes de Reuters, que la priorité « immédiate et absolue » était donnée à la sécurité des Français présents sur place. Ils sont invités à partir, a fait savoir l'Élysée, qui précise que cet appel s'adresse aussi aux personnels « français et afghans ». Selon son entourage, Emmanuel Macron « suit heure par heure » l'évolution de la situation, en lien étroit avec son ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, et la ministre des Armées.

 

RFI

 

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