En RDC, la force est-africaine annonce que les troupes ougandaises vont se déployer à Bunagana. Cette localité du territoire du Rutshuru, au Nord-Kivu, avait été la première à être passée aux mains des rebelles du M23 en juin dernier. Théoriquement, les rebelles doivent libérer toutes les localités conquises d'ici au 30 mars.
Pour l’instant, les rebelles sont toujours à Bunagana et les troupes ougandaises ne sont pas encore déployées dans la ville. Même si l'information circule depuis mardi et que le porte-parole des forces ougandaises annonce une arrivée imminente de ses troupes dans la localité frontalière, sur le terrain, ce n’est pas encore le cas.
Des discussions sont en cours, confient des sources locales. Elles confirment que le déploiement doit se faire, « mais pas aujourd’hui », assurent-elles. En revanche, elles confirment que des éléments de l’EAC (la force est-africaine), des cadres, sont bien présents à Bunagana pour établir un protocole de retrait et coordonner ces opérations. Comme cela a déjà été le cas dans d’autres localités remises par les rebelles aux éléments de l’EAC.
En effet, au mois de décembre et janvier, c’est devant les journalistes que le M23 avait symboliquement remis aux militaires kényans de la force est-africaine leurs positions à Kibumba et Rumangabo, au nord de Goma. Néanmoins, des sources ont régulièrement signalés leur présence dans cette zone. Ces dernières semaines, ce sont des positions près de Sake, à l'ouest de la capitale provinciale, qu’ils ont quitté. C’était le cas aussi de Mweso au Nord, mais ce mardi, il étaient de retour dans cette localité où les FARDC, les forces congolaises, s’étaient déployées. Une attitude dénoncée par les autorités militaires du Nord-Kivu.
Déploiement tardif
L’objectif du 30 mars pour le retrait total du M23 des zones occupées semble désormais impossible à tenir. C’était la nouvelle échéance fixée par les chefs d’état-major de la force est-africaine, le 5 février dernier, et qui avait été validée lors de discussions en marge du sommet de l’Union africaine mi-février à Addis-Abeba en Ethiopie. Dans cette feuille de route de sortie de crise, il y avait aussi un cessez-le-feu qui n’est, pour l’instant, pas appliqué.
Les rebelles sont encore bien présents dans une large partie de la province et les chefs d’état-major de l’EAC l’ont d’ailleurs reconnu vendredi dernier lors d’une rencontre à Bujumbura. Ce retard, dans le compte rendu de cette réunion du 23 mars, ils l’imputent au délai pris dans le déploiement des contingents ougandais et sud-soudanais. Le premier est donc attendu en RDC dans les prochaines heures, quant au second, il n’y a pas encore de date fixée. Enfin, la région, toujours dans ce document, appelle de nouveau au dialogue pour « trouver une solution politique au conflit ». C’est la principale revendication du M23, mais cela reste la ligne rouge pour le gouvernement de Kinshasa.
rfi
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