À Kishishe, dans l'est de la République démocratique du Congo, le groupe rebelle M23 aurait quitté le village début avril.
Pourtant, les habitants sont hantés par un massacre perpétré entre le 21 et le 30 novembre 2022, lorsque le groupe armé contrôlait la zone.
Un témoin du massacre de l'église Adventiste qui se nommera Michel raconte les exécutions :
"Le M23 a dit : 'Tous les hommes qui sont dans l'église, vous faites semblant d'être des déplacés, mais vous êtes les rebelles qui nous ont tiré dessus. Alors ils ont ramené tous les hommes à la bananeraie de Mzee Bita."
"Ils ont dit:" Asseyez-vous ici et mettez vos pieds dans le trou, placez-vous en cercle autour du trou "et ils ont commencé à leur tirer dessus, et ils ont commencé à tuer les autres à côté d'eux lorsque le premier trou a été rempli."
Un autre témoin qui dit avoir été contraint par les rebelles d'enterrer une partie des morts se souvient comment on faisait disparaître les corps : « Le M23 utilisait des troncs d'arbres, ceux que nous utilisons pour construire nos maisons. Ils ont empilé beaucoup de troncs d'arbres et les mettre sur les gens qu'ils avaient tués. Quand ils ont fini de tout mettre en place, ils ont pris de l'essence et l'ont versée dessus, puis ont mis le feu.
Pas de retour à la normale
Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme a rapporté que les rebelles ont exécuté sommairement au moins 171 personnes dans les localités de Bambo et Kishishe en novembre dernier. Une force régionale supervise depuis le retrait des groupes rebelles dans l'est de la RDC. La semaine dernière, les forces est-africaines ont annoncé qu'elles contrôlaient Bunagana , une ville stratégique de l'est de la RDC précédemment détenue par les rebelles du M23 pendant plus de neuf mois.
La vie n'est pas revenue à la normale pour de nombreux civils pour autant.
Un enseignant de l'école qui servait de base aux rebelles du M23, affirme qu'il est urgent que l'État apporte son soutien pour que les enfants retournent à l'école : « Aujourd'hui, les enfants se conduisent mal parce qu'ils ne vont plus à l'école, " Considéra Bitegetsimana Sekagabo Charles.
"Notre communauté n'a pas les moyens de reconstruire les écoles. Ce n'est qu'avec l'aide du gouvernement que nous pourrions reconstruire les écoles, d'ailleurs ce sont leurs écoles."
Le ministre de la Justice de la RDC a exhorté l'année dernière la Cour pénale internationale à accorder la priorité aux crimes commis à l'est.
Le "Mouvement du 23 mars" s'est emparé de vastes étendues de territoire dans la région après sa réémergence fin 2021.
Le titre modifié par la rédaction de RDC Nouvelles
Avec AFP
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