Augustin Kabuya, Secrétaire général de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi), a accusé l'ancien Président de la République, Joseph Kabila, d'être derrière la rébellion du M23. Il attribue également à Kabila le manque d'amélioration des conditions de vie des Congolais. M. Kabuya a même indiqué que Joseph a quitté le pays à l'insu de la Direction Générale de Migration (DGM).
"Retenez dans vos cœurs ceci : cette situation que nous traversons, c'est toujours Kabila qui est à la base. Que ces hommes nous disent quel jour Joseph Kabila a quitté le pays. Qu'on nous dise c'est la DGM de quel pays qui a enregistré sa sortie du pays. Il savait très bien que ces hommes allaient faire ces choses. Kabila a demandé à Nanga, auprès d'un dirigeant africain, de les appuyer avec tous les moyens financiers et logistiques", avait déclaré Augustin Kabuya lors d'une matinée politique devant les militants du parti présidentiel samedi 30 mars 2024.
Pour Claudel André Lubaya, président du parti politique Union Démocratique Africaine Originelle (UDA-O), après 5 années d'exercice du pouvoir "absolu", le président Tshisekedi est seul responsable de la situation actuelle, telle que vécue sur l'ensemble du pays.
"Il a été porté au pouvoir pour assumer et non pour se dérober. L'ennemi de Félix Tshisekedi, c'est Fatshi Béton et personne d'autre. Tout se fait sous son impulsion. C'est lui seul qui gouverne mais n'agit pas. Qui promet et ne réalise pas ! 5 ans après, il lui revient de sortir de sa cécité et de son autisme politique habituels pour affronter le réalisme nécessaire à la fonction présidentielle, en s'élevant à la hauteur du poste qu'il occupe pour gouverner notre pays avec habileté, méthode, sobriété et responsabilité. C'est au pied du mur qu'on connaît le maçon, dit-on", a-t-il indiqué ce lundi 1er avril.
Pour l'ex-élu de Kananga (Kasaï Central), sa redevabilité est en termes de résultats, et non en nombre de récriminations ni de boucs émissaires.
"5 ans après, la théorie de la faute aux autres ne convainc personne. Ce populisme excessif et manipulateur est un poison dangereux pour notre société et notre démocratie. Une société aussi traumatisée et aussi fragmentée comme la nôtre ne saurait trouver de solutions à ses problèmes au détour des recettes simplistes. Loin s'en faut. Abraham Lincoln disait : 'On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps'", a ajouté Claudel Lubaya.
Les allégations du chef du parti présidentiel n'ont pas laissé indifférente la famille politique et les proches collaborateurs de Joseph Kabila. Selon Barbara Nzimbi, Conseillère en communication de Joseph Kabila, son chef n'a pas de comptes à rendre à l'UDPS, tout en affirmant que Joseph Kabila n'a pas fui le pays et y reviendra au moment opportun.
"Sorti de son pays en bonne et due forme, le président Joseph Kabila n'a pas de comptes à rendre à l'UDPS et poursuit son agenda notamment, ses responsabilités académiques à assumer ; il rentrera dans son pays librement quand il le voudra ; et ce, sans aucune restriction", a-t-elle écrit sur son compte X.
Adam Chalwe, Yannick Tshisola et Henry Maggie Walifetu, tous membres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de Joseph Kabila, ont rejoint l'Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa, l'ancien président de la CENI. Leur présence a été remarquée jeudi aux côtés de Bertrand Bisimwa, président du M23, et de Corneille Nangaa lors d'un meeting à Kiwanja. Jean Jacques Mamba, ancien du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean Pierre Bemba, avait aussi annoncé son appartenance à l'AFC. Ces adhésions massives interviennent en plein tensions diplomatiques entre Kinshasa et Kigali. Le pays de Félix Tshisekedi accuse Paul Kagame d'être derrière les rebelles du M23.
Clément MUAMBA / actualite.cd
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