Emmanuel Macron a exhorté, ce 30 avril 2024, le Rwanda à « cesser son soutien » aux rebelles congolais du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo et à « retirer ses forces » du pays. De son côté, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, en visite officielle à Paris ces 29 et 30 avril 2024, a déclaré qu’« il faut que l’armée rwandaise ait quitté le sol congolais » pour que ce soit « possible de discuter » avec Kigali.
« Le Rwanda, et je l’ai redit au président Paul Kagame dans un échange récent, doit cesser son soutien au M23 et retirer ses forces du territoire congolais. » Le président français a donc aligné sa position sur plusieurs partenaires occidentaux qui avaient déjà fait des déclarations similaires.
La RDC et la France voulaient faire oublier la discussion houleuse lors du déplacement du président français à Kinshasa, il y a un an, et c’est réussi. Ce mardi 30 avril 2024, lors d'une conférence de presse commune, après un déjeuner de travail, les deux présidents ont affiché leur entente. Il faut dire qu’entre temps, la position française a évolué sur le dossier du Nord-Kivu. Emmanuel Macron a appelé à la « désescalade » dans cette région en proie à la violence de plusieurs groupes armés, dont la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23) soutenue par Kigali.
« Le M23 est une coquille vide que le Rwanda brandit »
Félix Tshisekedi, en visite officielle ces 29 et 30 avril, a affirmé que son pays pouvait « compter sur la France, qui sera à nos côtés pour trouver » la paix dans l'est de la RDC. « Ce qui a le plus retenu mon attention, c'est l'engagement encore plus grand de la France dans ce que nous subissons comme guerre injustice qui nous est imposé par le Rwanda qui soutient le M23, insiste le président Tshisekedi. Je pense que, avec les discussions que l'on a eues aujourd'hui, une lueur d'espoir pointe à l'horizon. »
Il ajoute que « le M23 est une coquille vide que le Rwanda brandit » et qu’il « faut que l’armée rwandaise ait quitté le sol congolais » pour que ce soit « possible de discuter, mais discuter pour s’entendre sur le fait que le Rwanda n’a plus rien à venir faire en République démocratique du Congo ».
De son côté, la France met en avant ses bonnes relations avec les deux pays en conflit pour tenter de trouver une solution à cette crise. Le chef de l’État français a souligné qu’il « est important, dans le même temps, de lutter contre les discours de haine et l’action des anciens génocidaires des FDLR », groupe rebelle hutu formé à l'origine d'anciens génocidaires rwandais. Le président français a remercié son homologue congolais d’avoir pris des engagements pour lutter contre ce groupe armé. Engagement grâce auquel Emmanuel Macron déclare « se faire fort de convaincre le Rwanda de retirer leurs forces qui n’ont rien à faire sur le sol congolais »
Nous qui défendons l'intégrité territoriale en Europe, nous la défendons aussi sur le continent africain. La France ne transigera jamais sur l'intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC. Ensuite, nous n'avons aucune difficulté à pointer les responsabilités. La France condamne fermement l'action de tous les groupes armés, et particulièrement l'offensive du M23, qui doit cesser les combats et se retirer de l'ensemble des territoires qu'il occupe. Le Rwanda, je l'ai redit au président Kagame dans un échange récent, doit cesser son soutien au M23 et retirer ses forces du territoire congolais. Et l'urgence est à la désescalade. Il est également important, dans le même temps, de lutter contre les discours de haine et l'action des anciens génocidaires du FDLR...i
Enfin, Kinshasa voulait des sanctions contre Kigali. Pas de garantie à ce niveau, mais la France assure qu'elle continuera à porter des sanctions personnelles et ciblées en fonction des évolutions sur le terrain.
Félix Tshisekedi est arrivé lundi matin pour une visite officielle de deux jours. Ce mardi, le président de la RDC a effectué une visite de l'École militaire aux côtés du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, avant un déjeuner de travail à l'Élysée avec le président français, à l'issue duquel les deux chefs d’État ont donc donné une conférence de presse.
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