Les experts congolais et ougandais réunis depuis le mercredi 4 septembre dernier en ville de Goma (Nord-Kivu) ont finalement élaboré les budgets pour la reconstitution de la frontière commune entre la République démocratique du Congo et l'Ouganda dont les limites terrestres et lacustres sont souvent sujettes à d'interminables controverses.
Ce vendredi 6 septembre, à l'issue d'intenses travaux qui ont duré 3 jours, la commission technique mixte a convenu que le début effectif des travaux soit projeté au mois de mai 2025.
Pour le colonel Naboth Mwegwa, chef de la délégation ougandaise, il s'agit d'une opportunité pour prévenir des conflits frontaliers éventuels entre les 2 États qui sont condamnés à partager le voisinage. Ce qui rend, dit-il, l'initiative profitable à la RDC et à l'Ouganda.
"L'Ouganda et la RDC ont une relation historique. Nous avons rencontré cette relation et cela restera perpétuellement. Nous sommes des frères et sœurs, nous nous sommes engagés à vivre ensemble. À un quelconque problème, nous nous engageons toujours à le résoudre et à trouver une solution à cela", a-t-il dit.
Du côté congolais, le vice-gouverneur du Nord-Kivu, qui a clôturé les travaux, a de nouveau salué l'engagement de Félix Tshisekedi et Yoweri Museveni qui ont opté pour une résolution diplomatique des différends entre les 2 nations.
"L'essentiel, à mes yeux, paraît être l'affirmation solennelle et réitérée de la ferme volonté de nos 2 pays frères à poursuivre les travaux de démarcation de notre frontière commune", a lâché le commissaire divisionnaire Ekuka Lipopo.
Même si les conflits de terre sont aujourd'hui latents entre la RDC et l'Ouganda, le régime de Kampala est parfois pointé d'un doigt-accusateur dans les tentatives d'exproprier Kinshasa des pans entiers du territoire congolais.
Début octobre 2023, les forces vives du Nord-Kivu avaient d'ailleurs alerté au sujet du déplacement des bornes par l'Ouganda jusqu'à plusieurs mètres à l'intérieur de la RDC.
Le gouvernement congolais s'était alors montré intransigeant à ce sujet, insistant que les limites terrestres congolaises demeureraient intactes.
"C'est une question que nous suivons de près au niveau du gouvernement. Je pense que le ministre des Affaires étrangères utilise les voies diplomatiques appropriées pour résoudre cette question. Il est hors de question que les périmètres des bornes frontalières, établis depuis longtemps, soient modifiés", avait prévenu Patrick Muyaya.
Par ailleurs, d'autres incompréhensions sont souvent notées au niveau des lacs Albert et Édouard où des pêcheurs congolais accusés par Kampala de violer la frontière lacustre sont arrêtés, séquestrés ou enfermés dans des amigos ougandais avant d'être libérés sous caution. Les budgets pour la démarcation au niveau de ces 2 lacs ont même déjà été élaborés et n'attendent que le financement.
Au sujet des assises qui viennent de se clôturer à Goma, la partie essentiellement concernée par la démarcation est celle qui s'étend sur 71 kms sur plus de 810 kms de frontières communes, soit entre le mont Sabinyo (RDC) et Bwindi (Ouganda), a-t-on appris des experts.
Isaac Kisatiro / 7sur7.cd
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