Une session d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies s’est tenue hier à New York, marquant une étape clé dans la réponse internationale à l’escalade du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo. Lors de cette réunion, Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC et cheffe de la MONUSCO, a présenté des propositions pour renforcer les initiatives diplomatiques et humanitaires.

Dans son intervention, Mme Keita a plaidé pour la tenue d’un sommet quadripartite réunissant la SADC, la CIRGL, la CEAC et la CAE afin de renforcer la coordination régionale en faveur de la paix. Elle a également suggéré l’organisation d’un sommet tripartite entre la RDC, le Rwanda et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) pour répondre à la crise des réfugiés. Par ailleurs, la relance du mécanisme de suivi régional de l’accord-cadre pour la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs a été identifiée comme une priorité.

Bintou Keita a aussi exprimé une préoccupation croissante face à la détérioration de la situation sécuritaire et a insisté sur l’urgence de parvenir à une solution politique. Elle a souligné que « même les conflits les plus sanglants ont trouvé leur issue par le dialogue » et a appelé la RDC et le Rwanda à poursuivre les négociations dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi. Elle a également exhorté les deux pays à mettre fin aux accusations mutuelles pour laisser place à des discussions constructives.

Mme Keita a fermement appelé le Rwanda à retirer ses forces du territoire congolais et à cesser tout soutien au groupe armé M23. Elle a également exigé que le M23 se retire immédiatement vers ses positions d’avant le 4 août 2024. Insistant sur la nécessité de protéger les civils, elle a rappelé que les infrastructures essentielles ne devaient jamais être prises pour cible.

Sur le plan opérationnel, la représentante spéciale a réaffirmé l’engagement de la MONUSCO à soutenir les Forces armées de la RDC (FARDC) dans leurs efforts. Elle a mentionné le déploiement de forces supplémentaires dans le cadre de l’opération Springbok 3 pour contrer l’avancée du M23. Toutefois, elle a alerté sur l’augmentation des discours de haine en ligne, en particulier ceux ciblant les défenseurs des droits humains et les acteurs de la société civile, ainsi que le personnel de la MONUSCO.

Enfin, Mme Keita a insisté sur la nécessité de sanctions ciblées contre les auteurs des violations des droits humains et du droit international humanitaire. « Aucune exception ne doit être faite », a-t-elle affirmé, tout en réitérant l’engagement des Nations Unies à accompagner la RDC et ses partenaires régionaux dans leurs efforts pour restaurer la paix et la stabilité.

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