Le docteur Denis Mukwege a reçu ce mardi 11 janvier le titre de membre Honoris Causa de l'Académie de médecine de France. L’occasion pour le prix de Nobel de la paix de faire un discours et de rappeler son combat.
C’est ce mardi que le docteur et prix Nobel de la paix Denis Mukwege a reçu à Paris le titre de membre Honoris Causa de l'Académie de médecine de France. Une marque d'estime et de respect pour le travail et l'engagement du médecin congolais dans la lutte contre les violences sexuelles. Il s'agit de l'une des plus prestigieuses distinctions décernées par les universités françaises pour honorer « des personnalités de nationalité étrangère en raison de services éminents rendus aux sciences, aux lettres ou aux arts, à la France ou à l'université »
Lors de la remise du titre, le Dr Mukwege a prononcé un discours de près d'une heure durant lequel il est notamment revenu sur l’attaque de l’hôpital de Lemera en 1996 dans le Sud-Kivu, en RDC. « Au mépris de la règle la plus élémentaire du droit humanitaire international, l’hôpital de Lemera a été attaqué. Les patients et une partie de notre personnel ont été sauvagement assassinés. Taraudé par cette tragédie, j’ai passé deux ans sans exercer. Des gestes ordinaires de notre pratique médicale devenaient un supplice tellement ils me rappelaient l’innommable », a rappelé le docteur.
Face aux membres de l'Académie française de médecine, il a détaillé comment le viol est utilisé comme arme de guerre dans l'est de la RDC et décrit les atrocités subies par les victimes, dans la très grande majorité des femmes de tous âges.
En tant que médecin engagé, il a interpellé ses pairs, rappelant que le rôle du médecin ne doit pas toujours se limiter à soigner les conséquences de la violence. Il s’est désolé que le personnel soignant soit aujourd’hui devenu « une cible ».
« Aujourd’hui, avec nos partenaires du droit humanitaire, une organisation qui documente les violations du droit humanitaire commis sur le personnel soignant, nous sommes désemparés de faire le constat de la vulnérabilité du personnel soignant qui, au lieu d’être protégé, est devenu la cible des belligérants sur différentes lignes de front à travers le monde », a-t-il déclaré devant ses pairs.
RFI
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