« Dire qu’ils [les M23] sont associés au Rwanda est donc un non-sens », a déclaré le président rwandais Paul Kagame à Jeune Afrique à propos des accusations portées sur son pays dans l’activisme actuel du M23, un groupe armé censé dissout qui, curieusement impose ces derniers jours des combats aux Forces armées congolaises (FARDC) dans les groupements Rugari et Kisigari, dans le territoire de Rutshuru.

Au moins, six villages sont désertés de leurs habitants suite à ces affrontements.

« Quand le M23 s’est désintégré, certains de ses éléments sont venus au Rwanda, d’autres sont allés en Ouganda, d’autres enfin sont restés au Congo. S’agissant de ceux qui sont au Rwanda, nous avons régulièrement parlé de leur sort avec le gouvernement de Joseph Kabila, puis avec celui de Félix Tshisekedi, explique Paul Kagame. Nous avons fait comprendre [à nos pairs] que nous avions désarmé ces individus, qu’on les avait mis dans des camps, et que nous devions surveiller leurs activités. Cette situation n’a que trop duré. Nous avons donc demandé aux Congolais de les reprendre, quel que soit l’endroit où ils les mettent ».

Contrairement à ce qu’affirme l’armée congolaise, Kagame soutient que les M23 qui s’affrontent actuellement ne viennent pas du Rwanda. C’est « un groupe, dirigé par Sultani Makenga, qui s’est installé près de la frontière commune entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, du côté ougandais. Il est là depuis deux ans et continue à mener des attaques en RDC. Nous en avons parlé avec les autorités congolaises, et une équipe de vérification a été emmenée à l’endroit précis où ces éléments sont installés. Dire qu’ils sont associés au Rwanda est donc un non-sens ».

Socrate Nsimba / digitalcongo.net