Dans un mémorandum adressé au docteur Denis Mukwege, ces intellectuels disent avoir assez d’être conduits par des parvenus et trouve à ce célèbre gynécologue l’homme qu’il faut pour diriger la République Démocratique du Congo. « Nous en avons assez d'être conduits par des parvenus ou des personnes qui, n'ayant rien réalisé dans leur propre parcours de vie, recherchent le pouvoir pour obtenir, par la corruption, le vol, la ruse et la violence, ce qu'elles n'ont pas réussi à avoir par le travail et par les études. Aujourd'hui, il est incontestablement établi que vous êtes (Mukugwe, Ndlr) l'homme qu'il nous faut à la fonction de président de la République Démocratique du Congo », peut-on lire dans ce mémo.

Multipliant des citations d’auteurs pour pousser Mukwege à ôter sa blouse blanche, ces intellectuels pensent que la pire des choses, c’est de ne rien faire face à la situation du pays. « Le moment est décisif. Nous avons l'opportunité soit d'accomplir notre mission de sauver le Congo, soit de la trahir en laissant notre pays à des mains inexpertes pour ne pas rappeler un champion de la liberté, Frantz Fanon. Or, pour parler comme Théodore Roosevelt, à pareilles circonstances, la meilleure chose que nous puissions faire c'est de prendre la bonne décision ; en second lieu, c'est de prendre la mauvaise décision et la pire des choses c'est de ne rien faire », écrivent ces signataires du mémo.

Ils soutiennent vouloir avoir une personne « d’envergure internationale, à la carrure d’un Chef d’Etat, à la probité morale reconnue, résolue, ayant une vision de grandeur et de dignité » pour le pays et quelqu’un qui aime « passionnément » les Congolais. Et ce cocktail de qualités, ces intellectuels le trouvent en Mukwege. C’est ainsi qu’ils l’exhortent : « Levez-vous pour prendre la tête de ce peuple meurtri. Présentez vous à l'élection présidentielle de 2023 que vous emporterez haut la main, parce que notre peuple qui vous appelle est celui qui vous élira. »

Pour rappel, un appel similaire avait été lancé à Denis Mukwege en 2018. Une bonne partie de l’opinion l’avait poussé à postuler mais le gynécologue congolais n’avait pas répondu à cet appel. Reste à savoir si, cette fois-ci, le « réparateur des femmes » va quitter l’hôpital de Panzi au Sud-Kivu pour tenter d’occuper le Palais de la Nation, à Kinshasa.

Dido Nsapu / digitalcongo.net