« Tu vas mourir » d'une « balle dans la tête ». Le député français Jean-François Mbaye (LREM, majorité) a annoncé sur Twitter, vendredi 4 janvier 2019, qu'il allait porter plainte après avoir reçu, à son bureau de l'Assemblée nationale, une lettre anonyme de menace de mort à caractère explicitement raciste.
Dans un courrier reçu au palais Bourbon et partagé sur son compte Twitter, il est reproché au député La République en marche du Val-de-Marne Jean-François Mbaye, 40 ans, d'être un « noir de service », « comme ceux que l'on case dans les pubs afin de faire croire que les Français ne sont pas racistes ».
« De quel droit un Africain vient se mêler des problèmes de la France », demande l'auteur anonyme à l'élu, né à Dakar. Et de lui promettre « une balle dans la tête ». Avant de conclure : « Autres cibles prévues : Avia, Berville », du nom de deux autres macronistes, Laetitia Avia et Hervé Berville, élus députés en juin 2017.
« En 2019, voici ce que je reçois encore de lâches anonymes à mon bureau de l'Assemblée. Suis-je choqué ? Apeuré ? NON ! Je suis encore plus déterminé à éradiquer le fléau raciste de notre beau pays la France. Bien entendu je porterai plainte... », explique le député LREM dans son tweet daté du 4 janvier.
François de Rugy, ancien président de l'Assemblée nationale et actuel ministre de la Transition écologique, a manifesté sur Twitter son « soutien » aux trois députés ciblés. « Nous ne laisserons pas la haine se déchaîner dans notre pays. Liberté Égalité Fraternité sont plus que jamais nos valeurs ! », défend-il.
La ministre de la Santé a fait part de son indignation. Comme l'association SOS Racisme, par communiqué : « En France, en 2019, certains n'arrivent toujours pas à digérer que des noirs - à leurs yeux d'éternels nègres irrémédiablement sauvages et arriérés - puissent être des représentants de la Nation. »
Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », plusieurs députés de la majorité ont été pris pour cible en France. Vendredi, le député LREM de la Vienne Sacha Houlié a annoncé qu'il avait porté plainte après des dégradations commises sur sa permanence à Poitiers.
La députée En marche de Paris Olivia Grégoire a elle aussi indiqué vendredi sur Twitter que sa permanence avait « fait l'objet de dégradations », et qu'une plainte était « en cours ». Plusieurs bureaux d'élus de la majorité ont connu le même sort depuis novembre.
Permanences attaquées en circonscription, mais également menaces sur les réseaux sociaux ou autour des domiciles. L'ancien ministre Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, estime que ces « manœuvres d'intimidation n'ont pas leur place en démocratie ».
Le 31 décembre, c'est l'élu de Gironde Florent Boudié qui a annoncé une plainte, après la découverte sur les murs de sa permanence à Libourne de tags qu'il attribue à la « mouvance identitaire, antimusulmans et antimigrants ». Il a également fait état de courriels haineux.
Ce député, membre de la commission des Lois, travaille sur un projet « pour donner à l'islam de France un cadre et des règles », ainsi que « pour apporter une réponse humaine et digne à la question de la rétention des enfants étrangers en situation irrégulière ».
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