Comme de coutume à chaque nouvelle année au sein du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le secrétaire permanent de cette formation politique, Emmanuel Ramazani Shadary, a passé un moment de communion et d’échange des vœux pour l’an 2020 avec les cadres et les militants du PPRD. Plusieurs questions d’actualité, notamment : la problématique de l’amélioration des conditions de vie de la population, les violences enregistrées ces derniers jours sur le site de l’Université de Kinshasa, l’insécurité à l’Est du pays, la nécessité des réformes touchant à la Constitution, etc., ont été abordées. Le parti de Joseph Kabila s’engage ainsi à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre des réformes pour rationaliser le système politique du pays.
Pitshou Mulumba
La cérémonie d’échange des vœux, mercredi 8 janvier à Kinshasa au Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a été placée sous les signes d’un nouveau départ pour le parti de Joseph Kabila.
Dans son allocution devant les membres du bureau politique, du conseil national, du secrétariat permanent, des militants et des invités, le secrétaire permanent Ramazani Shadary s’est félicité du pari réussi de la concorde et du patriotisme des Congolais avec la première passation pacifique et civilisée du pouvoir au sommet de l’Etat.
En interne, le PPRD va centrer son action pour cette année 2020 sur trois axes, à savoir : l’organisation, la formation et le financement.
Cette formation politique qui a marqué son implication positive dans la mise en place des institutions et la sauvegarde des équilibres politiques entre les forces coalisées est consciente de sa responsabilité. Ramazani Shadary l’a rappelé en ces termes : « Pour autant que la Constitution de la République stipule que le Gouvernement conduit la politique de la nation, notre responsabilité est donc très grande, et nous n’entendons pas nous y dérober. En concertation avec le Président de la République, il revient donc à la Majorité parlementaire de définir cette politique, n’en déplaise aux esprits chagrins qui ne cessent de déclarer que le Gouvernement devrait, on ne sait trop comment, abandonner aux instances extérieures la définition de ses priorités et la détermination de son programme ».
Des questions d’actualité, le PPRD estime que l’année 2020 qui commence sera une année difficile quasiment sur tous les plans.
Améliorer les conditions de vie de la population
« Il faudra que les pouvoirs publics s’assument en créant des opportunités nouvelles pour améliorer les conditions de vie de la population congolaise. Au minimum, cela passerait à notre humble avis, en la fourniture de l’eau potable et de l’électricité sans délestage et des conditions optimale des soins de santé pour tous sans oublier l’éradication totale du virus Ebola. C’est dans cet ordre d’idée que la loi des finances 2020, donne un clin d’œil à la gratuité de l’enseignement fondamental », a expliqué Ramazani Shadary.
Au sujet de cette gratuité, le PPRD s’accorde avec le Gouvernement, qu’il doit s’agir d’une action à mener de façon progressive en attendant la mobilisation effective des ressources inscrites au budget 2020. « Pour être vraiment clair et honnête, nous pensons qu’avec toute la volonté politique qui anime le Gouvernement, c’est seulement à partir de la rentrée scolaire 2020 – 2021 que nous pourrions disposer d’indicateurs objectifs sur les paramètres d’intervention de l’Etat dans le financement total de la gratuité de l’enseignement fondamental », a indiqué le Sp du PPRD.
Sur le même chapitre, le PPRD tient à rappeler que le financement de l’éducation fondamentale ne répond pas aux mêmes principes que celui de l’éducation secondaire ou de l’éducation tertiaire et universitaire. L’accroissement progressif du budget de l’Etat permettra d’intervenir de manière significative dans la rémunération des professeurs de tous les niveaux, dans l’acquisition des infrastructures et des équipements scolaires et académiques, dans l’appui à la recherche scientifique, technologique et de la professionnalisation. Les accords passés entre les différents partenaires éducatifs autour des contributions à l’éducation, devraient donc être respectés.
Condamnation des violences à l’Unikin
Le PPRD condamne avec la dernière énergie, tous les actes barbares de violences et tous les dégâts matériels enregistrés ces derniers jours sur le site de l’université de Kinshasa. « Notre parti recommande au gouvernement de prendre dans le meilleur délai toutes les dispositions nécessaires pour la prise en compte des revendications de différentes parties en présence, plus particulièrement celles des étudiants et en appelle ainsi en l’apaisement total et à la reprise des activités académiques à l’université de Kinshasa », a déclaré Ramazani Shadary.
S’agissant des questions de sécurité, le PPRD soutient et encourage les actions menées par les Forces armées, la PNC et les services d’intelligences pour maintenir la paix, particulièrement à Beni et dans l’Est du pays. « Le PPRD se réjouit de constater qu’enfin, de nouvelles voix s’élèvent courageusement pour nous rejoindre dans nos vieilles déclarations sur les menaces de déstabilisation et de démembrement ourdies contre notre pays. Nous n’avons jamais été des va-t-en-guerre, mais si quiconque nous déclare la guerre, notre peuple suivra en cela le mot d’ordre qui nous a été légué par Mzee Laurent-Désiré KABILA, le soldat du peuple, qui nous invitait à nous mobiliser pour ramener la guerre là d’où elle sera venue », a rappelé le Sp du PPRD.
Et d’ajouter : « Le PPRD dénonce ces politiciens en mal de positionnement qui font de la souffrance et tueries de nos frères et sœurs de Beni, un fonds de commerce. Nous devons nous mobiliser tous comme un seul homme pour que prenne fin cette guerre asymétrique qui n’est qu’un terrorisme bien planifié de l’extérieur et soutenu malheureusement par des Congolais à la recherche des postes sans en maîtriser les tenants et les aboutissants ».
Accompagner le gouvernement dans les réformes
Par ailleurs, le PPRD par la voix de son secrétaire permanent s’engage à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre des réformes dont le pays a besoin pour rationaliser son système politique, maximiser les recettes et créer les richesses, moraliser la vie publique, renforcer la cohésion nationale, crédibiliser son système de défense et de sécurité.
« Dans cette perspective, les réformes déjà engagées au sein des FARDC et de la PNC devront être poursuivies, car il s’agit d’un travail de longue haleine, qui a déjà commencé à produire des résultats rassurants, qui méritent d’être consolidés », a fait savoir R. Shadary.
Quant aux réformes touchant à la Constitution, le PPRD a également donné de la voix. Ramazani Shadary s’est exprimé clairement en ces termes : « Il n’est un secret pour personne que notre loi fondamentale, adoptée en 2006, contient de nombreuses dispositions que les spécialistes qualifient des dispositions handicapantes, car elles étaient dictées par des élans des rancœurs vis-à-vis de notre pays et des règlements de comptes inexplicables. Nous n’en sommes plus là aujourd’hui, quoi qu’il y ait encore des survivances résiduelles qui ne devraient guère nous affoler. Sans ouvrir prématurément le débat sur les dispositions à modifier, nous pouvons nous limiter à évoquer par exemple la problématique de l’élection des Gouverneurs des provinces par les assemblées provinciales et leur contrôle parlementaire, la rationalité économique de l’élection des députés provinciaux au scrutin universel direct, le coût financier des élections et de la mise en place des institutions locales, municipales et urbaines ».
Dans cette dynamique des réformes, le PPRD évoque aussi le renouvellement des animateurs des institutions d’appui à la démocratie, notamment ceux de la CENI, du CSAC, de la CNDH. Il en est de même de certains membres de la Cour Constitutionnelle.
Et pour y arriver, ce n’est donc plus le moment de venir proposer des idées des forums ou consultations pour remettre en cause la légitimité des institutions en place, souligne le parti de Joseph Kabila. Ainsi, le PPRD s’opposera donc à toute tentative de réédition des conciliabules avec des acteurs qui avaient refusé de rejoindre la logique du CNSA.
Et pour jouer sa partition dans la lutte contre la corruption et l’impunité, le PPRD va bientôt initier un projet ou une proposition de loi portant création d’un organe de vérification des sources des biens acquis par les mandataires publics, politiques et gestionnaires, a fait savoir Ramazani Shadary.
À l’endroit de tous les autres partenaires politiques du Front Commun pour le Congo ainsi que du Cap pour le Changement, le Sp du PPRD appelle à l’unité et au respect des engagements. « Notre travail en commun, dans l’harmonie et dans la confiance mutuelle, constitue la garantie d’une avancée glorieuse vers ce meilleur service que nous sommes appelés à rendre à notre peuple qui, en toute légitimité, aspire à une vie heureuse », a-t-il indiqué.
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