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POLITIQUE

L'actualité Politique de la semaine en RDC

Lors de sa venue vendredi dernier dans la ville diamantifère de Mbuji-Mayi, capitale du Kasaï Oriental, Félix Tshisekedi, Président de la république, a fait des promesses fermes au peuple luba dont le redémarrage de la MIBA, fleuron de l’économie de tout le grand Kasaï et qui contribue à l’amélioration de son social mais depuis tombée en faillite. Ce qui est une bonne chose pour les populations locales. Mais Tshisekedi n’a pas dit avec quoi il va redémarrer la MIBA qui n’est  inscrite au Budget 2022 qu’avec un montant de 10 millions Usd toute l’année.

Là où la MIBA elle-même a toujours fait des études pour sa relance, depuis le régime de Laurent-Désiré Kabila et l’a située entre 250 millions et 500 millions Usd. Depuis le gouvernement central n’avait jamais mobilisé quoi que ce soit dans son budget pour cette cause en faveur de cette entreprise mixte (Etat 80 % EBOMO 20 %) et dont le chiffre d’affaires était de 1,5 milliard Usd an.

Aller en dessous de cette fourche de 250 millions Usd fixée par la MIBA, elle-même serait faire de la démagogie sinon du populisme. Car, comme tout le monde le sait, du temps de sa splendeur, la MIBA produisait par an, des millions de carats de diamant de type industriel. Mais pour y arriver, elle avait son outil de production dont des dragues pour l’exploitation sous-rivière. Ce n’est pas tout. Car la MIBA dispose aussi des mines et des carrières qu’elle exploite au moyen de ce type d’équipement industriel.

Or, tous ces équipements de production sont à ce jour délabrés et quasiment inutilisables. La MIBA a toujours ses concessions à diamants industriels de type BOART, mais ne peut les exploiter sans avoir renouvelé ses équipements. Elle a aussi son personnel hautement qualifié qui vit aujourd’hui dans une pauvreté indescriptible suite à cette situation.

A la différence d’autres entreprises publiques, la MIBA n’a pas connu une faute de gestion de ses dirigeants à partir de Mbuji-Mayi, le siège social de cette société. Mais bien à partir de Kinshasa, par la boulimie insatiable des gouvernements successifs qui se sont servis sans même penser à préserver le fond de roulement. C’est ce qui a mis la MIBA dans cette situation d’incapacité de renouveler son outil de production.

Tandis que dans le Comité de gestion qui siégeait toujours dans la ville de Mbuji-Mayi avec comme Directeur général un Belge de CEBEMO et un Congolais comme Président administrateur délégué, ils ont suggéré la MIBA en père de famille même lorsque les acteurs politiques se sont introduits. Faudra-t-il rappeler que le tout dernier comité de gestion sous Mobutu est dirigé par le PAD Jonas Mukamba Nzemba, le « tout puissant PAD de la MIBA » qui a régné de 1987 à 1997, à l’arrivée de l’AFDL, soit 10 ans. Il sied aussi de noter que bien que l’entreprise avait déjà amorcé sa descente aux enchères, le PAD Mukamba gardait encore dans ses coffres forts une cagnotte de 10 millions Usd qu’il avait remis à Laurent-Désiré Kabila, chef de l’AFDL, lors de son passage à Mbuji-Mayi. Au cours de la même période où le pays est divisé en deux par la rébellion de l’AFDL, aucune entreprise mixte ne pouvait disposer d’un tel montant dans sa trésorerie.

Lorsque Laurent-Désiré Kabila prend le pouvoir le 17 mai 1997, il nomme à la tête de la MIBA comme PAD, un fils-maison en la personne de l’Ingénieur civil en mines Katende Kalala qui est aussi le doyen des directeurs. Choix bien judicieux de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Mais en août 1998, la RDC est agressée et occupée par le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et des rebellions telles que le RCD/Goma et le MLC qu’ils ont créées. Le pays entre en guerre. Ce qui modifie considérablement la trame des dépenses publiques. 

Au cours de cette période, chaque mois la MIBA exporte par le Centre national d’expertise (CENI) 10 millions USD de diamants BOAT qui sont d’office affectés à l’effort de guerre. Rien n’est viré à Mbuji-Mayi, ni pour les salaires des agents ni pour les frais de fonctionnement. Cette période était rude pour la MIBA. On comprend bien pourquoi, à la fin de la guerre en 2003, la MIBA ne pouvait que difficilement respirer.

Côté production, il n’y avait plus de miracle à faire. Ce qui fait que des comités de gestion successifs ont même puisé dans la réserve stratégique, qui est une quantité de pièces de diamant, cachée dans des coffres-forts et qui peut permettre à l’entreprise de fonctionner pendant douze mois sans avoir produit.

La MIBA qui dispose de grandes concessions avec des gisements certifiés, peut souverainement les louer pour relancer ses activités. C’est ce qu’elle a fait avec la société chinoise SASSIM avec qui elle avait signé un Accord d’exportation pour sa mine située dans la localité de Boya, à 40 km de la ville de Mbuji-Mayi depuis 2010.

Malheureusement, cette société chinoise ne respecte pas ses engagements et n’a jamais versé une quelconque contrepartie à la MIBA alors qu’elle exploite sa mine. D’où le litige actuel entre les deux contractants. Lorsqu’il était sur place, Félix Tshisekedi lui-même a essayé d’y voir clair. A sa suite, la ministre des Mines vient de dépêcher le DG du CNE à Mbuji-Mayi sur ce dossier de la société chinoise SASSIM étant donné que la production de la MIBA est liée à cette exploitation de sa mine de Boya.

Par ailleurs, il sied de rappeler que ce n’était pas la première fois que la MIBA connait un coup dur. Lors de l’occupation du pays par le Rwanda et l’Ouganda, tout le Kasaï était sous administration rebelle à l’exception du périmètre industriel attenant à la ville de Mbuji-Mayi hautement sécurisé par des chars, des tanks, l’armement lourd et des divisions entières de l’armée zimbabwéenne sous Robert Mugabe. Eux aussi se sont payés en créant leur propre société minière, la ZIDIAM, installée à l’intérieur même de la concession de la MIBA. 

KANDOLO M. / Forum Des As

 

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