Le Congrès des jeunes patriotes (Cojep), un mouvement pro-Gbagbo accusé de violences, s’est constitué samedi en parti politique et a appelé à des élections apaisées en Côte d’Ivoire qui vivra le
25 octobre une présidentielle cruciale.
Le Cojep, créé il y a 14 ans par Charles Blé Goudé, un proche de
l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, emprisonné comme lui à la Cour pénale internationale (CPI), s’est réuni en Congrès "extraordinaire" dans la ville de Grand-Alépé (près d’Abidjan) pour "désormais prendre part à la vie politique du pays".
Alphonse Soro, député du parti du président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue, frondeur de la majorité Bertin Konan Kouadio, candidat à la présidentielle, ont pris part à cette rencontre politique qui s’est achevée dans le calme.
"Le 12e congrès a décidé de la constitution d’un parti politique dénommé: Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) avec de nouvelles couleurs: bleu jaune et rose", indique un communiqué transmis à l’AFP.
Ce nouveau parti qui veut "militer pour la paix", entend se démarquer des "extrémistes" des deux camps (pouvoir et opposition)", a expliqué son porte-parole, Patrice Saraka.
Le Cojep ne "sera candidat à aucun poste électif", a-t-il assuré.
"J’appelle de toutes mes forces à des discussions inclusives entre le
pouvoir et son opposition, gage d’une élection apaisée", a déclaré Blé Goudé dont le discours a été lu par M. Saraka, devant environ "500 congressistes".
"Notre pays (...) en attente d’élections générales, tous, nous devons
oeuvrer à réunir les conditions favorables à un scrutin transparent accepté de tous", a-t-il poursuivi.
L’universitaire Hyacinthe Nogbou, a été désigné secrétaire exécutif du nouveau parti en l’absence de Charles Blé Goudé, ancien chef des "jeunes patriotes" qui avait été arrêté en janvier 2013 au Ghana et extradé vers la Côte d’Ivoire. Il a été transféré en mars 2014 vers La Haye.
Le procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, accusés de crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale de 2010-2011, s’ouvrira le 10 novembre à La Haye devant la CPI.
La Côte d’Ivoire organisera le 25 octobre prochain, le premier tour d’une élection présidentielle, cruciale pour la stabilisation du pays, après la crise post-électorale de 2010-2011, épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire.
En 2010-2011, plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de
violences causées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Afp
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