Considéré comme le numéro 2 du régime CNDD-FDD au Burundi, l’ancien ministre de la Sécurité publique puis Premier ministre Alain-Guillaume Bunyoni a été condamné vendredi 8 décembre à la prison à perpétuité. Arrêté il y a huit mois, il était poursuivi pour sept chefs d’accusation, accusé d’avoir fomenté un plan d'assassinat du président Evariste Ndayshimiye, et amassé des richesses considérables.
Le verdict a été rendu par le président de la Cour suprême en personne. Emmanuel Gateretse a suivi les réquisitions du parquet : le ministère public avait accusé Alain-Guillaume Bunyoni d'avoir payé « une entreprise criminelle afin d'assassiner le chef de l’État » et de « renverser le régime constitutionnel ». Peu de détails avaient filtré du huis clos, mais l'utilisation de fétiches avait été mentionnée.
À ces accusations, s'ajoutaient celles d'enrichissement illégal et de déstabilisation de l'économie : l'ex-Premier ministre aurait conservé chez lui des sommes « colossales », selon l'accusation, au point de « déstabiliser le taux de change » du franc burundais. La Cour a ordonné la confiscation de quatre maisons et bâtiments, une parcelle de terrain et 14 véhicules lui appartenant.
Cinq de ses co-accusés écopent de peines allant de 3 à 15 ans de prison, contre 30 requis à leur encontre. Le dernier, un chauffeur, a été acquitté. Le général Bunyoni avait été un des cadres de la répression du mouvement contre le troisième mandat en 2015-2016. À la mort du président Pierre Nkurunziza en 2020, il était devenu Premier ministre, avant d'être démis de ses fonctions en septembre 2022, quelques jours après que l'actuel chef de l'État Évariste Ndayishimiye a dénoncé des velléités de « coup d'État ».
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