Trois semaines seulement après les révélations « Rwanda classified » du collectif Forbidden Stories, où 50 journalistes ont enquêté et démonté le système de soft power mis en place par Kigali et son implication dans la mort du journaliste John Williams Ntwali, une université américaine vient de publier un nouveau rapport épinglant le régime de Paul Kagame. Selon l’université de Clemson, en Caroline du Sud, les partisans du gouvernement rwandais auraient boosté leur communication sur le réseau X grâce à l’intelligence artificielle, à quelques jours de l’élection présidentielle.
Le 15 juillet, les Rwandais seront appelés aux urnes. Paul Kagame postule à un quatrième mandat. Mais sa campagne sur le réseau social X n’aurait pas été organisée de façon fairplay. Les chercheurs en médias de l'université Clemson en sont sûrs. Le réseau pro-Rwanda a à la fois évincé les affiches et les messages critiques à l’égard du gouvernement mais aussi généré des messages apparemment indépendants en faveur de Kigali, en utilisant des outils d’intelligence artificielle et des modèles linguistiques étendus.
Quatre cent soixante-quatre comptes du réseau social ont été passés au crible. Depuis janvier, ces derniers ont généré 650 000 messages et la moitié de ces posts soutiennent la position du Rwanda sur le conflit en République démocratique du Congo ainsi qu'aux rebelles du M23, soutenus par Paul Kagame.
D’autres publications accusent Kinshasa de collaborer avec la milice des Forces démocratiques de libération du Rwanda à majorité hutue dans l’est du pays. Cette dernière est accusée d’avoir des liens avec les auteurs du génocide rwandais.
Des clichés ont été photoshoppés à grande échelle, utilisant de l’IA mais aussi des retouches à la main, comme celui d’une réunion de militants anti-rwandais. Cette communication via des campagnes de désinformation va totalement à l’encontre des règles du réseau social.
rfi
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