Le général Diendéré
Alors que les troupes loyalistes entrent lentement dans Ouagadougou, le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré, n'entend rien lâcher. Dans le palais présidentiel de Kosyam curieusement peu surveillé, l'officier très calme maintient son cap. «Je suis toujours le président du CND», a-t-il assuré à une poignée de journalistes, en référence à l'organisme qu'il a créé. L'ultimatum lancé pour 10 heures par l'état-major de l'armée régulière contre ses fidèles du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), ne semble pas plus l'ébranler: «Je ne pense pas qu'il s'agit d'un ultimatum. Hier (lundi) dans la soirée, des rencontres ont eu lieu avec les responsables de ces unités militaires. Rendez-vous avait été pris ce (mardi) matin à 10 heures pour continuer les négociations».
Mais le président autoproclamé, visiblement sûr de lui et décidé, n'écarte pas pour autant le risque d'une confrontation fratricide. Il s'y dit prêt. «Nous n'avons pas envie de nous battre. Nous nous défendrons éventuellement, mais nous n'avons pas envie de verser du sang pour rester dans un pouvoir quelconque.». Cette rigueur tient peut-être au fait qu'il nie le soulèvement de l'armée régulière. «Nous avons compris ce que voulaient ces militaires, c'était un mouvement qui était organisé par un certain nombre de chefs de corps qui sont des promotionnaires d'école. Ce n'est pas un mouvement général au sein de l'armée», explique-t-il un rien énigmatique.
Le désarmement en question
Le putschiste, dans un sourire, semble croire que les négociations permettront finalement d'éviter le pire. «Depuis hier, nous avons entamé des discussions avec les militaires qui sont venus de l'intérieur du pays. Nous avons des échanges fructueux et ces échanges vont continuer pour trouver une solution». Il concède cependant que plusieurs points demeurent insolubles. A commencer par le désarmement de ses hommes, exigé par le chef d'état-major mais qu'il repousse. «. Nous avons demandé en quoi consistait le désarmement et c'est la question sur laquelle nous avons un peu buté. Parce que parler de désarmement alors que les combats n'ont pas commencé, c'est aller un peu vite en besogne».
Comme depuis dimanche, le général s'accroche au plan de sortie de crise ébauché par les chefs d'État de la Communauté économique des États d'Afrique l'Ouest (Cédéao), mais repoussé vivement par les partis politiques et la société civile. Les présidents de la Cédéao doivent se réunir ce mardi à Abuja au Nigeria pour se pencher sur la situation au Burkina Faso.
Avec le figaro
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