La France et ses entreprises ont besoin de repenser leur relation avec un continent, l'Afrique, qui concentrera un tiers de l'humanité à la fin du siècle mais où ses parts de marché sont passées de 10 à 4 % depuis le début du siècle. C'est un véritable « discours de restart » que prône l'Institut Montaigne, dont le rapport « Prêts pour l'Afrique demain ? » est diffusé ce mercredi.
Dominique Lafont et Jean-Michel Huet, les coprésidents du groupe de travail auteur du rapport, sur la base de l'interview d'une cinquantaine de dirigeants d'entreprises, think-tank et organismes publics, mettent en avant neuf propositions pour relancer l'implication de la France dans un continent en pleine mutation politique, économique et culturelle, où les risques sont à la hauteur des opportunités.
Vers un guichet unique
« Il s'agit notamment de refonder la stratégie européenne vis-à-vis de l'Afrique via la renégociation des accords dits de Lomé », explique Dominique Lafont. Il souhaite désormais orienter les aides au développement vers les start-up et PME; simplifier et fluidifier les mécanismes d'aides à l'export ou d'assurance en s'orientant, à terme, vers un guichet unique, le système actuel s'avérant « trop complexe et opaque » pour les PME. Il faut également faciliter la délivrance de visas économiques et de visas étudiants, tout en simplifiant les démarches administratives nécessaires au recrutement de salariés africains. Et valoriser et renforcer le système français d'assistance technique en Afrique.
Il prône enfin de favoriser la création de partenariats publics privés dans l'éducation. « Ce secteur est stratégique et nécessite une mobilisation massive de moyens humains et financiers », souligne Dominique Lafont. Aujourd'hui, près de 34 millions d'enfants sont non scolarisés en Afrique subsaharienne et seulement 15 % d'enfants d'une même classe d'âge termine le cycle secondaire en Afrique.
Des start-up prometteuses
La rapporteuse, Dalila Berritane, note parallèlement l'essor du financement sud-sud et non plus en provenance des pays occidentaux, et le dynamisme du secteur des start-up, illustré par le développement de l'e-santé, avec par exemple un carnet électronique de vaccination, d'e-paiement (près de quatre Kényans sur cinq disposent d'un mobile pour payer leurs factures), de la distribution de médicaments par drones dans les régions sans routes, ou des incubateurs CTRIC à Dakar, ou CIPMEN à Niamey.
Avec Les Echos
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