C’est une attaque particulièrement sanglante contre des enfants. Au moins huit écoliers ont été tués et une douzaine d’autres blessés samedi dans l’attaque de leur salle de classe dans une école du Cameroun anglophone. Le crime « horrible » a vivement été condamné par la classe politique camerounaise et l’Union africaine.
L’attaque a eu lieu à Kumba, dans la région du Sud-Ouest, où les enfants « ont été tués par des coups de feu et des attaques à la machette ». Les blessés ont été « emmenés dans des hôpitaux locaux », a indiqué le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Cameroun.
Un groupe de neuf assaillants
Vers 11 heures, « un groupe de neuf assaillants terroristes » ont fait irruption dans le collège Mother Francisca International Bilingual Academy, avant d’ouvrir le feu sur les élèves présents dans la salle de classe, âgés de 9 à 12 ans, selon une source proche de la police. Maurice Kamto, leader de l’opposition, a parlé d'« horreur absolue ». « Combien de morts faut-il encore pour qu’une solution politique ramène la paix dans le NOSO [Nord-Ouest et Sud-Ouest, les deux régions anglophones] ? », a-t-il réagi, tandis que le Premier ministre camerounais organisait une réunion d’urgence après l’attaque. Depuis près de trois ans, des groupes séparatistes et l’armée s’affrontent dans ces deux régions, où vit l’essentiel de la minorité anglophone, dont une partie s’estime marginalisée par la majorité francophone du pays.
« Il n’y a pas de mots pour le chagrin ni de condamnation assez forte pour exprimer toute mon horreur face à l’attaque brutale qui a visé des écoliers en école primaire (…) alors qu’ils étaient assis, en train d’apprendre, dans leur salle de classe », a tweeté Moussa Faki Mahamat, président de l’Union africaine. « Je condamne sans réserve, les actes de barbarie commis ce jour à Kumba. Assassiner des enfants qui vont apprendre c’est s’attaquer aux fondements même de notre Nation » a pour sa part réagi le ministre de la santé publique, Malachie Manaouda.
Un conflit qui sort les enfants de l’école
« Le boycott des écoles était une stratégie des séparatistes ces dernières années. 700.000 jeunes environ étaient en dehors du système scolaire à cause du conflit », explique Arrey Elvis Ntui, analyste senior du groupe International Crisis au Cameroun. « Le gouvernement et la société civile anglophone ont mis beaucoup de pression sur les groupes séparatistes pour que leurs enfants retournent à l’école, et des écoles qui étaient fermées depuis des années ont commencé à rouvrir », selon lui.
Les écoles avaient déjà été une cible dans le passé récent, mais n’avaient jamais connu un massacre d’une telle ampleur. L’attaque de Kumba n’a pas encore été revendiquée et les assaillants n’ont pas encore été identifiés officiellement par les autorités.
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