Il y a cinq jours. Les autorités ont effectué une perquisition de son domicile durant laquelle il était présent. C'est là que son épouse, Eva Rukira-Bashaija, a pu le voir pour quelques minutes.
Elle décrit l'état de son mari : « Il n'allait pas bien, il avait l'air ému et affaibli. Il était affamé. La première chose qu'il m'a demandée était de lui donner quelque chose à manger. Il n'était en détention que depuis quelques jours et on pouvait déjà voir qu'il était amaigri. Il était pieds nus, menotté. Ils l'ont autorisé à se laver. J'ai pu alors voir qu'il avait des blessures sur tout le corps. Il a essayé de me montrer discrètement la plante de ses pieds lacérés. Ses jambes étaient en sang, même ses vêtements étaient tâchés de sang. Je me sens très mal depuis que je l'ai vu. Je suis très inquiète pour mon mari. Je l'ai dit aux policiers présents lors de la perquisition. On ne peut pas traîter un détenu de la sorte. Vous le torturez ainsi juste pour qu'il vous dise ce que vous voulez entendre. »
Trop abîmé pour être montré ?
Le même jour a eu lieu l'audience de Kakwenza Rukirabashaija. Elle s'est déroulée en son absence.
« Ce même lundi, je m'attendais à le voir à l'audience, reprend sa femme. On m'a dit qu'il serait présent. Mais il n'était pas là. La justice a autorisé sa libération mais il est toujours en détention. Depuis lundi nous attendons. Nous sommes vendredi et nous attendons encore. Je ne sais même pas où il est actuellement. »
Selon son avocat Maître Eron Kinza, c'est parce qu'il a été torturé, que les autorités n'ont pas souhaité le montrer.
À l'issue de l'audience, la justice a autorisé sa libération pour le jour-même mais la décision n'a pas été suivi d'effet.
C'est la troisième fois que l'écrivain Kakwenza Rukirabashaija est mis en prison. Ses deux derniers ouvrages lui ont valu deux détentions durant lesquelles il a été torturé.
RFI
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